«On ne pouvait passer sous silence 38 ans passés au service des jeunes et de personnes vivant certaines problématiques et pendant lesquelles tu as toujours été au-devant des besoins de notre communauté», a présenté Alain Turgeon, président du conseil d’administration du CAPJ Lévis.

En effet, les débuts de Richard Bégin ont commencé en 1987 à titre de travailleur de rue au CAPJ Lévis. À l’époque, les besoins et les ressources étaient bien différents.

«Les premières années, on nous disait de rester off the road, l’organisme ne voulait pas trop être connu pour ne pas perdre la confiance des jeunes et qu’ils nous prennent pour des intervenants du réseau. On allait rencontrer les jeunes dans les centres d’achat ou les cours d’école et on créait des relations avec eux», s’est rappelé le nouveau retraité.

Pour lui, les moments charnières de son parcours ont été la Zone, un motorisé qui parcourait les quartiers lévisiens à la rencontre des jeunes, le chapitre de l’hébergement d’urgence, temporaire et transitoire ainsi que celui qui est au cœur de l’organisme actuellement, l’itinérance.

«J’ai toujours été un développeur. On constatait des trous de service et on trouvait un moyen de mettre en place de nouvelles approches pour les combler et rejoindre les jeunes différemment, a partagé Richard Bégin. Il y a eu une époque où le financement était vraiment difficile à trouver, mais aujourd’hui, il y a tellement de possibilités avec les projets qui viennent du réseau et qu’il n’est pas capable de combler lui-même. Le financement est aussi plus intéressant pour engager de nouvelles ressources, mais le défi de la main-d’œuvre demeure bien présent.»

Des honneurs et des applaudissements

Pour l’occasion, ce sont environ une centaine de convives qui étaient présents à l’événement. La députée fédérale de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Dominique Vien, en a profité pour remettre un certificat de la Chambre des communes du Canada afin de souligner le parcours du directeur général sortant.

De son côté, Bernard Drainville, député de Lévis, a offert la Médaille du député de l’Assemblée nationale à M. Bégin.

«S’il y a quelqu’un qui incarne à Lévis la force transformatrice de l’engagement humain et constant dans la vie des jeunes, c’est bien Richard», a-t-il soutenu.

Enfin, Gilles Lehouillier, maire de Lévis, a remis à Richard Bégin et à son ancien collègue de longue date, Roger Cantin, une statue du Chevalier de Lévis pour leur impact dans la communauté lévisienne.

La nouvelle directrice générale, Elyse Lemay, accompagnée du conseil d’administration de l’organisme, a dévoilé un honneur que le CAPJ Lévis a tenu à offrir à son directeur général sortant. Ainsi, l’accueil inconditionnel Le 55 sera renommé l’Accueil inconditionnel Richard Bégin.

C’est un Richard Bégin ému et en paix avec sa décision de quitter pour la retraite qui accueillait avec émotions tous ces honneurs.

«Je quitte content du chemin parcouru, malgré qu’il en reste beaucoup à faire. Je suis serein et on sent qu’avec le 55, on arrive à un dénouement. Ça ne se fera pas dans les cinq prochains jours, mais dans la prochaine année, je pense qu’on va régler cet enjeu du secteur du Vieux-Lévis», a-t-il avancé.

Entouré de ses proches et de ses collègues, celui qui a travaillé de façon acharnée afin de créer un filet social où tout le monde est accepté semblait comblé et un peu dépassé par la surprise que son équipe lui a faite.

«Ça me surprend, je n’ai jamais trop aimé les festivités et l’attention, mais ça me touche beaucoup. J’ai toujours vu l’impact de l’organisme dans la communauté, mais c’est un travail d’équipe. Je vois beaucoup plus les succès des autres que les miens, c’est dur à assumer!», a-t-il conclu en riant.