Rappelons d’emblée que le 3 octobre, au lendemain de la défaite cuisante de son parti aux mains du Parti québécois lors de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, François Legault a annoncé qu’il entendait consulter la population et les élus de la région pour tâter leur pouls sur le troisième lien autoroutier.
S’il demeure prudent, Gilles Lehouillier croit que c’était la chose à faire pour le gouvernement, qui n’aurait d’abord jamais dû reculer sur le projet de troisième lien autoroutier selon lui.
«Ce qui me surprend, ce sont les gens qui sont tombés de leur chaise en voyant les résultats dans Jean-Talon. Pour moi, ce résultat s’explique par le fait que les deux tiers des citoyens de la région de Québec veulent un troisième lien autoroutier et aussi par la décision du gouvernement de laisser tomber le projet ce printemps avec juste une étude fragmentaire en mains. C’est donc normal que le lien de confiance se soit brisé. On avait un deal (avec la CAQ) en 2021 avec le Réseau express de la Capitale, dont le tunnel Québec-Lévis était l’engagement numéro un. […] Je suis convaincu que si la CAQ avait abandonné le projet avant les élections générales l’an dernier, ce qu’on a vu lundi soir à Jean-Talon se serait reproduit ailleurs dans la région», a illustré le maire de Lévis.
Pour Gilles Lehouillier, le gouvernement caquiste doit de nouveau aller de l’avant avec la concrétisation d’un troisième lien autoroutier. «On va attendre de voir le projet (de consultation), mais je sais qu’il y a beaucoup de députés de la région de Québec qui croient fortement à la nécessité de construire un nouveau lien autoroutier. Ce sera au gouvernement d’aller rechercher sa crédibilité à ce sujet. La population n’en démordra pas, le troisième lien n’est pas quelque chose qu’on peut mettre sous le paillasson», a renchéri le premier citoyen de Lévis.
Fort du signal fort envoyé par la population lors de l’élection partielle dans Jean-Talon, le maire de Lévis a d’ailleurs modifié la position qu’il défendant avant l’abandon du projet le printemps dernier, désirant coûte que coûte que le projet se réalise.
«On n’avait pas terminé l’exercice pour la concrétisation du projet. Si le tunnel est une option trop compliquée à réaliser, pourquoi on ne construirait pas un pont? Dans d’autres villes en Amérique du Nord, ce type d’infrastructure devient un symbole fort de leur identité. […] Il faut que le projet de troisième lien autoroutier soit réintégré par le gouvernement dans le Réseau express de la Capitale. Également, il faut que le gouvernement étudie de nouveau plusieurs scénarios ou formules moins coûteuses que le tunnel précédemment étudié, comme un pont. Cet enjeu va rester au cœur des priorités des citoyens de la région», a conclu M. Lehouillier.