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Décroissance et art relationnel à l’honneur chez Regart

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L’artiste Laurent Gagnon qui s’apprête à commencer son œuvre immersive au centre d’artiste en art actuel de Lévis, Regart.� Photo : Marie-Ève Groleau

10 nov. 2022 09:34

Dans le cadre de sa programmation sur deux ans qui propulse la création et la réflexion autour du thème de la décroissance, le centre d’artistes en art actuel, Regart, reçoit Laurent Gagnon à son espace galerie. Les visiteurs pourront apprécier son œuvre immersive Faire du lien pendant toutes les étapes de création, du 11 novembre au 18 décembre. Le point culminant de la conception se déroulera le jour du vernissage, le 2 décembre. L’exposition se poursuit ensuite jusqu’au 18 décembre.

L’œuvre Faire du lien, une installation immersive et intrigante à partir d’éléments trouvés et recyclés, invitera les visiteurs à s’interroger, à échanger.

D’une manière performative, l’artiste tendra vers des procédés d’accumulation d’objets et de gestes intuitifs dans un rapport à l’enchantement et au désenchantement. L’œuvre, qui se construira progressivement et se déconstruira, se penche sur la complexité des relations humaines. Pendant plus d’un mois, l’artiste créera une œuvre en évolution avec un départ, un point culminant et une fin. 

«De type work in progress, ma démarche, depuis plusieurs années, répond à un échange avec la communauté. À partir d’objets trouvés et donnés par les gens, dans ce cas-ci des cordes, filages et cordages en tous genres, je créerai l’œuvre, un tissage, une toile en trois dimensions. Ça peut aussi être une corde significative que je leur redonne à la fin de mon passage à Regart.   L’aspect immersif de l’installation et de l’environnement joue sur l’imaginaire, l’affect et peut transformer notre expérience. Le visiteur pourra passer à travers l’œuvre, en dessous et l’apprécier en ce sens. Le travail engage donc une certaine part de risque pour moi, puisqu’il il n’y a rien de prêt, tout se joue sur le moment. À mon sens, faire du lien, c’est mettre les gens en contact, relier les contraires. L’effort est d’aller chercher d’autres personnes et l’objectif est de rallier la communauté artistique», a partagé au Journal, l’artiste Laurent Gagnon.

Volet social 

Point de départ de rencontres réflexives, l’œuvre permettra l’échange. L’artiste invite les citoyens, les artistes et les médiateurs culturels à partager le fruit de leurs expériences lors d’une table ronde qui se tiendra le 24 novembre. Une conférence, offerte par des acteurs de différents horizons, sera donnée autour des sujets de la décroissance, le 17 novembre et organisée autour des axes centraux de sujets comme la gestion des matières résiduelles et l’efficacité énergétique.

«Mon intention est de suggérer des pistes de réflexion autour de la décroissance et de l’état des lieux de la pratique de la médiation culturelle. Pour ce deuxième sujet, j’aimerais proposer des questions comme ‘‘Quel est l’impact réel de rejoindre les clientèles et populations que nous approchons et qu’est-ce que ça nous permet, aux artistes, de partager notre art et nos savoir-faire, et ce, au-delà de la volonté des subventionneurs? Comment formuler de nouvelles propositions capables de nous solidariser et de mieux nous préparer à vivre dans une société moins soumise aux dictats de la croissance économique ?’’», a proposé l’artiste.

«Le projet de Laurent est très particulier et d’envergure, il se démarque. Nous avons eu l’occasion de réfléchir et de prendre part à des discussions étoffées autour des axes de création et de la présentation des conférences et activités. Les visiteurs qui entreront dans la galerie et les passants pourront aussi voir, à travers la vitrine, l’œuvre qui se forme et se transforme dans le temps», a ajouté la directrice générale et artistique du centre d’artistes Regart, Claire Goutier.

Pour participer à l’œuvre

Les cordes, câbles, rallonges et fils en tous genres peuvent être déposés sous forme de prêts ou de dons chez Regart, au 6018, rue Saint-Laurent à Lévis, du 11 au 30 novembre. Les partenaires associés qui ont offerts des dons d’objets sont Écolivres de Lévis, le Fouillis et la Société des traversiers du Québec.

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