Confinement. J’ai toujours respecté les consignes à la lettre, mais aujourd’hui, j’ai été délinquante. Je suis sortie. Au diable les recommandations du gouvernement!

Je suis passée chez la coiffeuse dans la salle de bains. J’ai pris une marche jusqu’à la pharmacie de l‘armoire de la cuisine. J’ai couru vers la buanderie pour une p’tite brassée. Un arrêt à la bibliothèque municipale du boudoir pour le choix d’un bon livre.

Une visite au salon funéraire dans ma chambre pour un coucou à mes êtres chers qui vivent maintenant sur papier glacé dans un cadre de 5X7. J’ai dîné au Café Gagnon, face au Château, seule à ma table, privée de la présence de mes amies. J’ai marché jusque chez la couturière à l’entrée pour un troisième essai masque, le deuxième étant encore à la poubelle. Un retour au centre des loisirs pour le choix d’un casse-tête et la lecture des courriels.

J’ai revisité l’entrée pour le grand-ménage de la garde-robe. Un rendez-vous téléphonique au salon pour un concert avec ma sœur qui m’a joué une pièce au piano. Toujours au salon, j’ai joué La sérénade de Schubert à Mozart qui s’ennuie seul sur le piano.

En passant au coin Cégep, j’ai écouté quatre pièces de nos concerts (Chœur du Cégep de Lévis) que j’affectionne plus particulièrement. Chez le fleuriste, j’ai donné à boire à mes plantes : Coralie, Lulu, Clara, Lise, Caroline la Carotte, Célestin le céleri et Léon le citron. J’ai cueilli des pommes au verger du frigo pour les transformer en compote.

Ouf! C’est d’l’ouvrage de sortir dans un 4 1/2 !!!  Comme disait une personne âgée que je visitais au Centre d’accueil : «Le temps passe vite. Un jour c’est mardi. On n’a pas le temps d’y penser qu’on est déjà rendu à Québec.»

Jeannine Gagnon

Lévis