«Les enjeux liés à la violence et l’adhésion des jeunes aux gangs de rue préoccupent de plus en plus notre communauté. À titre personnel, en tant que futur policier, je suis énormément préoccupé par les défis que ces situations représentent sur le terrain et l’importance d’intervenir tôt pour prévenir l’escalade de la violence», a souligné Alexandre Mercier, membre du conseil d’administration d’Alliance-Jeunesse ayant complété sa technique policière.
Avec d’autres services déjà actifs comme le Volet intervention prostitution (VIP), Alliance-Jeunesse avait déjà constaté l’impact de l’intervention rapide auprès des jeunes dans certains enjeux.
«Les jeunes sont particulièrement vulnérables que ce soit par l’appât du gain, la recherche de sensations fortes ou encore un besoin de reconnaissance ou d’appartenance. Ces facteurs peuvent les amener à se tourner vers des milieux criminels qui semblent leur offrir ce qu’ils ne trouveraient pas ailleurs», a expliqué Romie Drapeau, intervenante responsable du projet chez Alliance-Jeunesse.
Deux volets font partie du projet pilote de l’organisme. Le premier vise l’ajout d’un atelier offert pour les élèves de première secondaire ayant pour objectif de les sensibiliser aux enjeux qu’ils vivent ou peuvent vivre en leur donnant des outils concrets. Les thèmes abordés touchent l’estime de soi, la confiance en soi, la cybercriminalité, l’exploitation sexuelle, les gangs, la délinquance et la criminalité.
Le deuxième volet, appelé projet Virage, vise à rejoindre des élèves qui se font suspendre, que ce soit une journée ou plus, de leur milieu scolaire. L’intervenante peut être mise en contact avec le jeune et ses parents afin de leur proposer d’accompagner celui-ci dans sa suspension.
«C’est une alternative aux suspensions scolaires. Être retiré de l’école ne règle pas toujours la situation et peut au contraire entraîner un sentiment d’exclusion, une baisse de motivation et dans certains cas, un risque accru de décrochage scolaire. Avec Virage, nous voulons offrir une deuxième chance en transformant ce moment de crise en une opportunité positive», explique Romie Drapeau.
Lorsque l’élève est orienté vers le programme, il passera un moment avec l’intervenante permettant de participer à des discussions, des activités personnalisées et des activités d’implication sociale dans le but de l’amener à réfléchir sur ses choix, à développer de nouvelles compétences et à comprendre les conséquences de ses gestes.
Ce nouveau service sur la prévention de la criminalité est un projet pilote sur deux ans qui vise à ajouter aux services déjà offerts par l’organisme, notamment des ateliers et conférences déjà effectués dans les autres niveaux scolaires, du travail de rue, de la sensibilisation et plus encore.
Pour l’instant, ce sont trois écoles situées sur le territoire d’intervention de l’organisme qui pourront profiter de l’initiative, soit les écoles secondaire de l’Aubier (Saint-Romuald), de l’Envol (Saint-Nicolas) et de l’Horizon (Saint-Jean-Jean-Chrysostome), en partenariat avec le Centre de service scolaire des Navigateurs (CSSDN). Romie Drapeau aimerait éventuellement rejoindre les élèves de l’École secondaire les Etchemins (ESLE - Charny) pour couvrir tout l’ouest de Lévis.
Ce projet a été rendu possible grâce à une aide financière de la Caisse Desjardins de la Chaudière. Un montant de 100 000 $ a été octroyé à Alliance Jeunesse. D’autres aides financières seront à aller chercher pour que le projet se poursuive après deux ans.