Rappelons que de nombreuses résidences, une dizaine d’espaces municipaux et plusieurs entreprises ont été touchés par des inondations liées à de fortes pluies, causant une pression accrue sur le système d’aqueduc et sur les bassins de rétention des eaux pluviales de la Ville de Lévis.
Les employés municipaux, le Service de police de la Ville de Lévis (SPVL), le Service de sécurité incendie de la Ville de Lévis (SSIVL) et plusieurs citoyens avaient alors mis la main à la pâte afin de venir en aide aux sinistrés et pour résorber la situation. Au total, ce sont plus de 450 demandes d’assistance qui ont été traitées par l’ensemble des services municipaux.
Dans son bilan de l’événement, le Bureau de la sécurité civile de la Ville de Lévis rapporte que ce sont «un total de 93 mm de précipitations» qui ont eu lieu en 24 heures, dont 75 mm sont tombés en seulement deux heures. La Ville souligne qu’à titre comparatif, «la moyenne mensuelle pour le mois de juillet est de 96 mm».
Selon les captations du pluviomètre situé à Charny, en date du 4 août, il serait tombé 247,8 mm de pluie à Lévis depuis le début du mois de juillet.
Zones sinistrées
Une des zones qui a été particulièrement touchée se trouve dans le secteur Saint-Rédempteur, sur les rues des Frênes et des Cèdres. La Ville de Lévis a donc tenu une séance d’information, le 28 juillet, auprès d’une soixantaine de citoyens demeurant dans ce secteur pour faire le point avec eux sur les fortes pluies.
Malgré tout, des questionnements persistaient pour ces citoyens qui ont notamment soumis une pétition à la Ville de Lévis qui a été déposée lors de la séance du 25 août.
«En avril 2019, il y a 19 sous-sols qui ont été inondés. La cause est connue de la Ville depuis cette date. La taille limitée et un blocage du réseau au coin des rues des Cèdres et des Frênes font en sorte que nous avons été inondés. Une pompe a été installée chaque année depuis 2020 durant le dégel et à l’automne. Quelles mesures seront mises en place d’ici la fin des travaux pour assurer la quiétude des citoyens?», a demandé un des résidents de Saint-Rédempteur.
En début de séance, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier a tenu à soumettre au conseil une résolution visant à «confirmer les engagements déjà pris» dans le dossier des rues des Cèdres et des Frênes qui a été adoptée à l’unanimité. «Nous mandatons la direction générale pour entreprendre les démarches nécessaires pour la réalisation des travaux d’augmentation de la capacité d’égout dans ces rues. Déjà prévus au PQI, nous souhaitons que les travaux soient devancés à 2026», a ajouté le maire.
Une citoyenne du secteur Saint-Rédempteur habitant sur la rue Bellerive a déploré que, dans leur secteur, «la conduite pluviale de la rue était affaissée. Deux semaines avant le 17 juillet, deux voisins avaient déjà reçu de l’eau dans leur sous-sol. Lorsqu’il y a eu les pluies, on est une dizaine à avoir été inondée. La conduite était bouchée, brisée au trois quarts».
Notons que la rue Bellerive a été refaite l’an dernier sans que la conduite ne soit réparée ni inspectée, selon les informations obtenues par une demande d’accès à l’information de la part de la citoyenne. Celle-ci souhaiterait que la Ville organise une rencontre du même type que celle tenue avec les résidents des rues des Frênes et des Cèdres pour obtenir un état de situation et le plan de la Ville pour la suite.
Le maire a répondu en répondu que «on va demander à notre administration de vous rencontrer. Au niveau de l’inspection, les informations que j’ai indiquent que l’inspection complète de la conduite a été effectuée après le 17 juillet et qu’il y a des sections qui seront refaites au cours du mois de septembre».
Du côté de Charny, des résidents ont fait part de leurs inquiétudes quant au bassin de rétention des eaux pluviales qui a débordé le 17 juillet.
«Suite aux débordements du bassin du boulevard hospitalier qui a occasionné de très lourd dommage. Nous aimerions savoir si des actions rapides vont être prises pour empêcher la répétition de cette catastrophe. Nous sommes sur le qui-vive à chaque fois qu’il pleut», a indiqué une résidente demeurant près du bassin. D’autres ont également soulevé des préoccupations quant à l’entretien qui en est fait.
«Les pluies importantes ne sont pas quelque chose de récurrent et les bassins ne sont pas faits pour recevoir ce volume d’eau là. Même si on l’agrandissait pour doubler sa capacité, ça n’aurait pas été suffisant. Il ne faut pas prendre cet événement comme un événement récurrent parce que c’est un événement centenaire. Pour les entretiens, ils sont faits deux fois par année», a souligné Dominic Deslauriers, directeur général de la Ville de Lévis.
Il s’agit d’un des 50 bassins qui se trouvent sur le territoire lévisien. De plus, la Ville de Lévis indique que «la dernière fois qu’un tel débordement a eu lieu, c’était en juillet 1996 lors du déluge qui a touché le Saguenay».
Une ambiance d’entraide
Du côté du secteur Charny, c’est le débordement du bassin de rétention des eaux pluviales qui a causé les dommages. La Ville de Lévis indique que la dernière fois qu’un tel débordement a eu lieu dans l’un de ses 50 bassins, c’est en 1996, lors du déluge qui avait notamment gravement touché le Saguenay.
En plus des interventions des pompiers du SSIVL et d’autres compagnies en sinistre dans le secteur, des résidents de Charny ont mis la main à la pâte pour aider leurs voisins touchés par les inondations.
Daniel Saindon, un de ces résidents très impliqués du secteur, rapporte avoir notamment aidé à relocaliser un locataire sinistré, en plus d’avoir recruté des bénévoles et d’avoir été sur le terrain cogner aux portes pour vider les sous-sols des meubles abîmés par l’eau en compagnie d’autres Charnicois.
Ce dernier souligne que malgré l’aspect négatif de l’événement, un esprit d’entraide et de bon voisinage s’est créé dans son quartier. Il croit qu’advenant le cas où ils feraient de nouveau face à un sinistre de la sorte, cette entraide se répéterait.