Rappelons que le gouvernement Legault avait annoncé, en juin dernier, des coupures d’environ 500 M$ aux différents centres de services scolaires québécois. Du côté des écoles privées, après des coupures annoncées à 56 M$, soit une baisse de 5,4 % par rapport à 2024-2025, le couperet est finalement tombé à environ 28 M$.
La réalité des écoles privées
À Lévis, les écoles privées ressentent déjà les impacts de cette diminution des subventions.
Du côté du Juvénat Notre-Dame du Saint-Laurent (JND), la coupure originale s’élevait à 425 000 $. À la suite des réinvestissements et avec l’ajout de coupures récurrentes annoncées en 2024-2025, le montant s’élève plutôt à environ 255 000 $.
«C’est significatif la diminution au niveau des subventions! À court terme, on a sollicité nos parents pour une partie de la contribution pour venir pallier une partie du manque à gagner. En tant qu’organisme à but non lucratif (OBNL), nos montants sont toujours réinvestis pour améliorer notre école, mais là, on va retarder quelques projets ou quelques aspects d’entretien, tout en étant vigilants. On resserre nos dépenses, mais on a pris l’orientation de ne pas couper les services aux élèves», admet Jimmy Éric-Talbot, directeur général du JND.
C’est le même son de cloche du côté de l’École Marcelle-Mallet et du Collège de Lévis (CDL). Alors que la coupure récurrente annoncée l’année dernière s’élevait à 63 000 $ pour le CDL, le montant total avec ces nouvelles coupures est d’environ 300 000 $.
«C’est la même réalité que partout ailleurs, ce sont des coupures importantes. Avant la mesure d’ajustement, c’était l’équivalent de 475 $ par élève en moins et là, c’est revenu à 293 $ pour l’année par élève», indique pour sa part Robin Bernier, directeur général de l’École Marcelle-Mallet.
En plus de retarder certains projets, ces deux établissements scolaires ont également pris la décision d’augmenter les frais par élève.
«Nous allons charger aux parents environ 46 % de notre manque à gagner et le reste, c’est le Collège qui l’assume. Nous chargeons environ 140 $ de plus par élève. Le reste, ça va se faire par un report dans certains travaux, mais pour nous, c’était important de ne surtout pas toucher aux services aux élèves», souligne David Lehoux, directeur général du CDL.
«Nous avions une clause qui nous permettait, en cas de situation exceptionnelle, de nous retourner vers les parents pour ajuster les frais de scolarité. On a augmenté les frais de 48 % de la mesure, donc on demande une contribution additionnelle de 140 $. Le 52 % restant, c’est l’école qui l’absorbe en réalisant des coupures administratives. Nous souhaitions vraiment garder les services aux élèves intacts. Il y aura aussi des projets de rénovations qui sont reportés», ajoute Robin Bernier.
Inquiétude pour l’avenir
Les directeurs généraux de ces écoles lévisiennes admettent d’ailleurs qu’une part d’inquiétude est présente à savoir si ces compressions se répèteront dans les prochaines années.
«Je sais que pour certaines écoles, c’est un enjeu majeur. Évidemment, dans les dernières années, nous avons ajouté des services, donc c’est un défi de maintenir ces services si c’est récurrent dans les prochaines années. Il faut s’ajuster et on le prend en se disant que ce sera récurrent tout en espérant que ça ne le soit pas. Des coupures pour des écoles privées, qui sont des OBNL, ça vient affecter le développement de nos établissements», avoue David Lehoux.
«On ne sait pas encore si c’est récurrent et si c’est le cas, ça va prendre une bonne réflexion pour la suite. En même temps, ce n’est pas encore trop inquiétant puisque nous allons vers de nouvelles élections provinciales, donc est-ce que ce sera encore le même gouvernement? On ne peut pas présumer l’avenir. Gérons cette année, nous verrons ensuite», conclut Robin Bernier.