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Organismes communautaires famille : un milieu à faire connaître

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Photo : Catherine D'Amours

15 août 2025 08:06

Alors que la Fédération québécoise des organismes communautaires famille (FQOCF) rapporte que ce sont 245 000 familles québécoises qui ont fréquenté un organisme communautaire famille (OCF) dans l’année 2024, celle-ci indique qu’il y aurait 15 % de familles de plus qui les fréquenteraient si elles connaissaient leur existence. Le Journal s’est entretenu avec le directeur général de la fédération, Alex Gauthier, pour faire un portrait de la situation.

«Les organismes communautaires famille ont tous la même base : ce sont des milieux de vie. Après, ils développent chacun des activités selon les besoins de leur communauté. Dépendamment des parents qui fréquentent leurs services, ils vont bonifier ou modifier pour répondre à leur besoin», explique Alex Gauthier. 

Que ce soit de l’accompagnement parental, des moments de répit pour les parents, des groupes de discussion, de la halte-garderie, des cuisines collectives, de l’aide au devoir, des activités pour la famille et plusieurs autres services, les OCF vont s’adapter et offrir ce que les parents de leur région d’attache ont besoin. 

À Lévis, deux organismes communautaires famille œuvrent sur le territoire. Ce sont la Maison de la famille Rive-Sud (MFRS) et la Maison de la famille Chutes-Chaudière (MFCC) qui le couvrent. 

Pour Alex Gauthier, un enjeu majeur demeure le financement, qui fait que, pour la plupart des organismes, même si un intérêt plus grand est présent de la part de la population à utiliser ces services, il serait difficile de répondre à une augmentation de la demande marquée. 

«Les besoins des familles explosent. L’indice du coût de la vie, la difficulté à avoir un logement, le stress d’être parent et le manque de places en garderie sont des enjeux rencontrés qui font que, selon moi, il n’y a pas assez d’OCF», déplore le directeur de la FQOCF. 

De son côté, la MFRS nuance cette difficulté selon les services demandés. «On est toujours capable d’accepter plus de familles, mais cela dépend vers quels services elles vont se tourner. Si on pense à la halte-garderie, c’est un service qui est presque à sa pleine capacité tout le temps, sans en faire la promotion. Si on se trouvait avec le double de clientèle, c’est sûr qu’on se retrouverait débordé», souligne Sylvianne Poirier, directrice générale sortante de la MFRS. 

La Maison de la famille Rive-Sud offre un service de halte-garderie pouvant dépanner les parents de manière ponctuelle, mais son service n’est offert que trois jours par semaine. 

Du côté de la MFCC, la halte-garderie est un service d’un peu plus grande envergure alors qu’elle possède 20 places cinq jours par semaine. Malgré tout, le milieu ne peut pas remplacer une place en garderie à temps plein, visant à aider les parents lorsqu’ils ont des rendez-vous, pour faire des courses ou d’autres besoins occasionnels et temporaires. 

«Nous notre secteur est celui des Chutes-de-la-Chaudière, mais on travaille vraiment en collaboration avec la MFRS selon les services. Par exemple, pour le service de la halte-garderie, j’ai des gens de Lévis qui viennent dans notre service. Comme il manque de place en CPE un peu partout, on se retrouve avec plusieurs parents qui ont des besoins de garde atypique, par exemple des parents qui ont besoin de deux jours par semaine, des travailleurs autonomes ou des mamans qui retournent sur le marché du travail à temps partiel. On va répondre à ce besoin-là», explique Annick Campeau, directrice générale de la MFCC. 

Bien que les OCF obtiennent des subventions du ministère de la Famille, leurs services sont étroitement liés à ceux des ministères de la Santé et des Services sociaux et de l’Éducation. Des coupures dans le financement de ces deux réseaux peuvent avoir des retombées pour les OCF. 

«Depuis qu’il y a eu certaines coupures au niveau du réseau de la santé, nous sommes beaucoup en demande pour les enfants qui ont des besoins particuliers. Ça peut être pour des ateliers, de l’accompagnement pour les enfants ou pour les parents au niveau psychosocial. Si on avait plus de financement, on pourrait accueillir plus de gens parce que les intervenants sont saturés dans leur temps. On est beaucoup dans la réponse au besoin des familles qui n’ont pas nécessairement de services dans le réseau», ajoute Annick Campeau.

Pour l’instant, les services reliés notamment à l’aide aux devoirs offerts par la MFRS et la MFCC ne sont tous les deux pas touchés par le financement en éducation. Toutefois, les deux organismes semblent ne pas pouvoir prendre plus d’enfants et se limitent à ceux qui ont des difficultés plus marquées au vu du manque de ressources pour agrandir ce service. 

Déconstruire les mythes

Un deuxième enjeu rencontré par les OCF, selon Alex Gauthier, demeure la perception que ces milieux sont pour les familles plus vulnérables ou défavorisées. La FQOCF souhaite défaire ces préjugés de la communauté. 

«On n’a pas besoin d’avoir un problème pour fréquenter les maisons de la famille. Elles appartiennent à leur quartier et à leur communauté. Les familles ont tout intérêt à franchir la porte et une fois que c’est fait, le jugement tombe parce que ce sont des gens bienveillants qui veulent juste donner un coup de pouce pour que les parents respirent un peu plus», conclut-il.

 

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