C’est devant une salle remplie d’une cinquantaine de personnes âgées qu’Annie Deschênes, organisatrice communautaire pour l’AQDR, a d’abord présenté différents services utiles aux aînés, notamment en lien avec la santé et le transport adapté, pour introduire la présentation.
François Fortin, agent préventionniste pour le SPVL, a ensuite enchaîné avec la conférence sur la fraude infligée aux personnes âgées. Il a d’abord ouvert la discussion en invitant les membres du public à mentionner s’ils avaient déjà vécu ce genre de situation.
«Il ne faut pas être gêné d’en parler, lance-t-il. Ce n’est pas votre faute, vous n’êtes pas responsables. C’est en en parlant qu’on peut éviter ces situations.»
Une dame dans l’audience en a profité pour raconter son expérience avec quelqu’un qui l’a appelé à plusieurs reprises pendant quelques semaines.
«Quelqu’un m’a appelée en se faisant passer pour mon petit-fils. Il m’a dit qu’il avait fait un accident de voiture et qu’il avait besoin que je lui envoie de l’argent. J’ai simplement dit que tant que sa mère ne serait pas avec moi, je ne lui donnerais pas d’argent», indique-t-elle.
L’explication des fraudes envers les aînés
François Fortin a tenu à expliquer pourquoi les personnes âgées étaient plus souvent ciblées par des fraudes.
«Les personnes aînées sont généralement plus vulnérables, généreuses et naïves, explique-t-il. En plus, elles ont passé leur vie à travailler et elles peuvent en profiter maintenant, donc elles ont souvent plus d’argent. De leur côté, les fraudeurs deviennent des acteurs professionnels qui souhaitent faire de l’argent rapidement. En mettant les personnes âgées sous pression, les fraudeurs tentent de faire agir les victimes par peur.»
Annie Deschênes, organisatrice communautaire pour l’AQDR, et François Fortin, agent préventionniste pour le SPVL. Photo : Étienne Vallières
Le représentant du SPVL a aussi fait la dénomination des types de fraudes dont les aînés sont plus fréquemment victimes.
D’abord, la fraude de type amoureuse correspond à une demande d’invitation d’amitié sur les réseaux sociaux. Selon François Fortin, le fraudeur souhaite développer une relation de confiance qui se développe en relation amoureuse. Lorsque la confiance est installée, il demande des sommes d’argent pour des pépins de la vie, tout en prétendant souvent vivre dans un autre pays ainsi qu’en miroitant faussement l’idée de venir rejoindre la victime au Québec.
Ensuite, la fraude du petit-fils correspond à appeler les victimes en se faisant passer pour un petit-enfant qui est en état d’arrestation dans un poste de police quelconque. Dans ces situations, les fraudeurs mettent de la pression sur les personnes âgées pour qu’elles leur remettent d’importantes sommes d’argent pour être libérés.
Finalement, avec le stratagème du faux représentant, le fraudeur se fait passer pour un agent de caisse et mentionne que la carte de débit ou de crédit du répondant a été fraudée. On demande ensuite à la victime de laisser sa carte et son NIP dans sa boîte aux lettres en promettant de bloquer leur carte par téléphone.
Comment éviter les fraudes?
François Fortin a conclu la présentation avec les manières d’éviter les fraudes. Si les familles peuvent aider, notamment en établissant un mot de passe familial à utiliser pour s’assurer de la confiance de son interlocuteur, le représentant du SPVL a offert des solutions simples pour les membres de l’audience.
«On doit refuser toute demande d’amitié d’inconnus sur les réseaux sociaux. L’amour ne rime pas avec l’argent, indique-t-il. Si quelqu’un prétend être quelqu’un d’autre, il faut raccrocher et rappeler soi-même la personne pour s’assurer de la validité de l’appel. Aussi, il ne faut jamais donner son NIP à quiconque.»