Ce sont une centaine de personnes qui se sont rassemblées afin de prendre un moment pour célébrer et partager leur culture. Sous forme de pique-nique partagé, les participants étaient invités à prendre part au programme musical et à la danse.
Sous la thématique des cosaques, un groupe important dans l’histoire ukrainienne, les participants ont aussi pu découvrir ou redécouvrir les mets cosaques ukrainiens, les chansons et les zabavas (mot utilisé pour décrire une fête avec musique et danse).
Les enfants du centre éducatif ukrainien à Québec ont aussi préparé des activités pour les visiteurs.
Le Jour de l’indépendance, fête nationale de l’Ukraine, est fêté chaque année par la communauté ukrainienne de Lévis qui a pris une grande ampleur dans les deux dernières années. Le pays fêtait son 33e anniversaire d’indépendance cette année.
«C’est une grande journée pour les Ukrainiens parce que c’est le commencement de notre pays. On se réunit avec tous les Ukrainiens, on chante, on joue, on partage le repas. Pour moi, ce sera ma troisième journée d’indépendance sur le sol canadien. C’est toujours magnifique», souligne Ganna Bazhynova, membre du Conseil d’administration de l’Association ukrainienne de Lévis.
Nouveau groupe
L’Association ukrainienne de Lévis a aussi concrétisé la refonte de son conseil d’administration au mois de juillet. C’est Anna Spirina, Lévisienne d’origine ukrainienne établie à Lévis depuis 2010, qui en a repris la présidence. Cette dernière en était déjà la vice-présidente lors du dernier mandat de l’instance.
Très engagée dans sa communauté, la présidente a mille et un projets en tête afin de continuer à bien accueillir les arrivants ukrainiens ainsi que de perpétuer sa mission de faire connaître la culture ukrainienne aux Québécois et la culture québécoise aux Ukrainiens.
«On arrive avec nos bagages, mais nos bagages c’est nous-mêmes, tout ce qu’on porte à l’intérieur. En Ukraine, les gens sont poussés de partir. Quand j’ai immigré en 2010, c’était ma décision : je voulais partir. […] Ce n’est pas de l’immigration normale en termes de choix personnel, mais c’est la réalité d’aujourd’hui», rappelle Anna Spirina qui tient à venir en aide aux Ukrainiens qui arrivent maintenant dans différentes conditions et pour différentes raisons qu’il y a quelques années.
L’association aide donc ces nouveaux venus à trouver un appartement, le meubler, trouver un emploi et s’établir à Lévis.
Un coin accueillant
Elle-même décrivant sa maison comme une «gare» où chaque membre de l’association vient faire son tour, Anna Spirina reçoit Québécois et Ukrainiens dans sa maison où elle y tient parfois des activités, tantôt des rencontres ou bien de l’entreposage de matériel pour les nouveaux arrivants.
Elle rêve d’un endroit à Lévis, un centre éducatif ou communautaire ukrainien, où chacun serait accueilli et où la culture ukrainienne pourrait continuer de vivre et de se transmettre, entre autres, aux enfants.
«Dans mes rêves, c’est d’avoir une maison ukrainienne à Lévis qui pourrait accueillir des familles ou accueillir une école ukrainienne qui va permettre d’avoir des cours ou d’offrir aux enfants ou à la jeunesse un centre. Un noyau ukrainien qui existe chez moi en ce moment», ajoute Anna Spirina.
Aussi impliquée dans la guerre par le biais de «kits médicaux» envoyés à l’armée ukrainienne, l’Association ukrainienne de Lévis tient à rappeler que «la guerre n’est pas terminée».
«Les gens s’habituent. On mène notre vie normale, il y a des combats un petit peu à gauche à droite dans notre vie aussi, mais l’Ukraine est toujours debout. Je vois l’Ukraine comme un bouclier pour tout le monde démocratique. Nous sommes loin, on oublie, on est dans notre vie tranquille, mais il faut garder l’œil vigilant et ne pas tomber dans l’oubli parce qu’on a encore besoin de cette énergie guerrière», conclut Anna Spirina.