Les mesures de contrôle intérimaire font passer de 6 % à 23 % la proportion du territoire visée par des mesures de conservation. En superficie, cela se traduit par une augmentation de 31 km2 à 113,5 km2. Par le fait même, la Ville de Lévis a atteint son objectif de protection de 70 % de ses milieux humides.
Carte représentant les 23 % du territoire protégé. Photo : Courtoisie - Ville de Lévis
La Ville de Lévis a également annoncé qu’elle présentera son nouveau schéma d’aménagement en 2028 qui inclura notamment un guide sur la densification en plus du plan annoncé pour les milieux naturels.
«On passe à l’action. On n’attendra pas 2028 qu’une partie de ces milieux humides puissent être détruits donc nous avons décidé d’y aller avec un règlement de contrôle intérimaire dès maintenant», a souligné le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.
Quatre éléments font partie de la suite de cette résolution de contrôle afin de continuer vers l’objectif de 30 %, soit d’identifier les superficies additionnelles qui sont d’intérêt écologique à conserver incluant les boisés urbains, de cibler les zones potentielles de restauration de milieu humide, d’encourager les initiatives de conservation individuelles et que la Ville procède à l’acquisition de terrains stratégiques.
Certains propriétaires de terrains vivront quelques impacts alors que leur lot peut se retrouver dans le pourcentage des milieux sous la politique de conservation. Ce sont environ 2 200 citoyens dont leur lot est affecté sur une portion ou la totalité de la superficie.
«Il y a de tous (les types de terrains) comme il n’y a aucun secteur (de la ville) qui n’est pas ciblé par ces mesures de contrôle intérimaire. On a du commercial, de l’industriel, de l’agricole, du forestier, du résidentiel. Pour toutes les activités qui étaient déjà en cours le jour de l’adoption, il y aura des exceptions prévues puis des tolérances prévues. Autrement, les milieux vont être conservés pour la suite», explique Geneviève Coudé-Lévesque, directrice de l’environnement à la Ville de Lévis.
La Ville de Lévis tiendra deux rencontres d’information pour la population et les personnes qui seront touchées par ces nouvelles mesures les 3 et 4 juin prochain.
Repensons Lévis réagit
En réaction à l’annonce de l’atteinte du 23 % de protection de son territoire, le parti de l’opposition, Repensons Lévis, dont le conseiller municipal du district Christ-Roi Alexandre Fallu fait partie, a tenu à rappeler qu’il «reste encore beaucoup de travail à faire» pour atteindre la cible de 30 %.
Notons qu’Alexandre Fallu est membre de la commission consultative en environnement et «témoigne de l’effort des travaux des deux dernières années dans l’élaboration du projet de règlement de contrôle intérimaire pour la protection des milieux humides».
«En mai 2023, j’ai insisté lors de ma première rencontre de la commission afin de mettre l’accent sur la nécessité de réglementer pour réellement protéger nos milieux. On part de loin à Lévis. Je salue l'administration pour ses efforts au cours des deux dernières années. Nous sommes maintenant à 23% de protection de notre territoire. Des travaux supplémentaires seront nécessaires afin d’atteindre le 30% d’ici les cinq prochaines années. Cela va prendre beaucoup de courage pour atteindre cette cible en 2030», souligne-t-il par voie de communiqué.
Ce dernier souhaite notamment voir la Ville ajouter de la verdure à proximité des milieux urbains alors qu’il «constate énormément d’îlots de chaleur et peu de verdures» à l’intérieur et près des zones de densification.
Soulignons que bien que la Ville mentionne vouloir atteindre son objectif de 30 % de préservation de son territoire d’ici 2040, Repensons Lévis rappelle que cette dernière a signé, en 2022, l’Engagement de Montréal dans le cadre de la 15e Conférence des parties, la COP15, où la cible mondiale de conservation du territoire a été établie à 30 % d’ici 2030.