Estimant que «la crise actuelle du logement a été provoquée par des années de mauvaises décisions, de négligences et d’absence de vision à moyen et long terme des gouvernements qui se sont succédé», les conservateurs prônent une «libéralisation de l'investissement immobilier» pour permettre à des milliers de ménages «d'avoir accès à des logements plus abordables».
Pour ce faire, le PCQ propose que le gouvernement caquiste, dans son projet de loi portant sur l'habitation, confie à une autorité indépendante la révision régulière des critères de fixation du loyer, comme cela se fait en Alberta et en Ontario. De plus, les conservateurs souhaitent que les loyers élevés et les logements rénovés soient soustraits du contrôle actuel et qu'un registre public des loyers, une mesure proposée par plusieurs intervenants pour s'attaquer à la crise du logement, soit «mis à la poubelle».
«Autant les gouvernements péquistes, libéraux que les caquistes sont responsables de la crise du logement. En 1983, il fallait en moyenne huit ans pour récupérer son investissement, aujourd’hui il faudrait 43 ans. Les politiciens ont fait semblant de protéger les locataires en bloquant l’augmentation des loyers, et on voit le résultat aujourd’hui. (...) À court terme, il faut que l’État atténue les conséquences de la crise à l’aide d’allocations ciblées aux locataires selon leurs besoins, mais l’État ne devrait pas subventionner la construction de nouveaux logements. L’aide financière doit aider les locataires à faire des choix qui leur conviennent, mais il ne faut pas ajouter de fonds publics pour subventionner le béton», a soutenu Éric Duhaime, le chef du PCQ.
Du même souffle, les conservateurs ont cité le professeur François Desrosiers de l'Université Laval, «un spécialiste mondialement reconnu en immobilier», qui affirme que si les barèmes de fixation de loyer étaient moins restrictifs, l’augmentation de l’investissement dans le marché locatif s’établirait à 66 % (3 G$ à 5 G$).
«Tout le monde est perdant actuellement. Le locataire n’arrive pas à trouver un logement abordable, le propriétaire n’a pas la capacité de financer de nouvelles constructions ou des rénovations et le gouvernement a un parc immobilier en piteux état», a conclu M. Duhaime.