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Budget fédéral

Un exercice qui en laisse plusieurs sur leur faim

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17 avr. 2024 10:30

La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a dévoilé le budget 2024 du gouvernement fédéral, le 16 avril dernier. Si certaines mesures ont été saluées, la majorité des intervenants de la région ont critiqué le plus récent exercice financier d'Ottawa.

Comme ses collègues du Parti conservateur du Canada, la députée fédérale de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Dominique Vien, a d'emblée condamné le plus récent budget fédéral.

«Voici le neuvième budget déficitaire de Justin Trudeau, avec de nouvelles dépenses de 40 G$ et des intérêts de la dette qui atteignent 54 G$! Ce n’est pas ça le bon gros bon sens! Honteux!», a écrit l'élue sur sa page Facebook.

Toujours en ce qui a trait aux réactions politiques, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) a dénoncé plusieurs atteintes à l'autonomie municipale, notamment en aménagement du territoire et en fiscalité.

«Nous déplorons que plusieurs mesures présentées par le gouvernement fédéral empiètent dans les champs de compétences municipaux. Que ce soit en matière de transport, d'habitation et d'infrastructures, l'ajout de conditions ralentit le déploiement des mesures et ne prend pas en compte les réalités locales. Par exemple, l'attente pour le renouvellement du Programme de la taxe sur l'essence et de la contribution du Québec (TECQ) nuit à la réalisation de projets d'infrastructures. Il est grand temps que le gouvernement fédéral renonce à l'ajout de nouvelles conditions et qu'il s'entende avec le gouvernement du Québec», a mentionné le président de l'UMQ et maire de Varennes, monsieur Martin Damphousse. 

Accueil mitigé dans les milieux économiques

Quant à eux, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL) se sont réjouies de plusieurs mesures budgétaires visant à accroître l’offre de logements, et à stimuler l’innovation et la productivité notamment. Cependant, elles ont «malheureusement constaté» l’absence de mesures pour alléger le fardeau fiscal des entreprises, en particulier les PME, et l’absence d’un véritable plan de retour à l’équilibre budgétaire.

«Parmi les déceptions de ce budget, on note l’absence de mesures réduisant la fiscalité des entreprises afin de les aider en ces moments économiques difficiles, ou pour certaines, leur permettre de survivre aux prochains mois. En plus de réduire le fardeau fiscal des entreprises, des solutions existent également pour aider celles-ci à réduire leurs coûts administratifs, comme l’établissement d’un seul rapport d’impôt au Québec comme mentionné à plusieurs reprises par la FCCQ. Les actions gouvernementales présentées, ne concernent que les entrepreneurs en situation de vendre leur entreprise, ce qui constitue une avancée pour les transferts d’entreprises et le repreneuriat, mais ce n’est pas suffisant. À noter que l’imposition plus élevée de la portion du gain en capital imposable qui sera en vigueur dès juin prochain préoccupe la communauté d’affaires. Il est pourtant primordial de supporter nos PME qui sont des moteurs économiques importants pour le développement économique du Québec et partout au Canada!», a soutenu Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la CCIGL.

Un point de vue également partagé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ). « Bien que le gouvernement reconnaisse enfin le retard de la productivité canadienne comparativement à nos partenaires économiques, peu est proposé aujourd'hui pour inverser la tendance alors que les défis sont énormes. Les dépenses de plusieurs nouveaux programmes pèsent lourd sur la dette canadienne, le gouvernement doit miser davantage sur nos entreprises pour créer plus de prospérité», a notamment affirmé Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Plus spécifiquement à l'industrie de la construction, l'Association de la construction du Québec (ACQ) et l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) se sont réjouies des investissements annoncés par le gouvernement du Canada dans le cadre de son budget 2024, «visant à stimuler la construction de nouveaux logements et le développement des infrastructures publiques à travers la province».

Les attentes des agriculteurs non comblées

L'Union des producteurs agricoles (UPA) a partagé sa déception face à l'absence d'aide spécifique au secteur agricole canadien, «malgré des besoins évidents dans la majorité des provinces au pays».

«La responsabilité de venir en aide au secteur agricole n'incombe pas uniquement aux gouvernements des provinces. L'inflation, l'augmentation des coûts de production et l'endettement touchent l'ensemble des fermes au pays. Il appartenait donc au gouvernement canadien d'aller au-delà de sa participation habituelle au financement des programmes fédéraux et provinciaux», a déclaré Martin Caron, président général de l'UPA.

Promesses non respectées

Comme la fédération provinciale, la FADOQ des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches a réagi avec virulence au plus récent budget fédéral. Le regroupement a soutenu qu'Ottawa «avait relégué aux oubliettes» ses promesses faites en 2021 de bonifier le Supplément de revenu garanti (SRG) de créer un crédit d'impôt pour la prolongation de carrière ainsi que d'améliorer le crédit d'impôt pour les aidants naturels.

«Nous sommes très déçus, le gouvernement du Canada abandonne les promesses faites aux électeurs et électrices aînés», a déclaré Michel Beaumont, directeur général de la FADOQ des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

Mesures sociales applaudies

Dans un autre ordre d'idées, la CSN a salué les augmentations d'impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $. «C'est un pas vers plus de justice fiscale entre les mieux nantis et ceux qui gagnent leur argent en travaillant», a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.

L'Association des centres de la petite enfance (L'AQCPE) a favorablement accueilli les nouveaux investissements d'importance en petite enfance, avec le choix du gouvernement fédéral de miser sur le réseau des services éducatifs de garde à l'enfance à but non lucratif, «afin d'offrir des services abordables et de qualité partout au Canada et d'agir concrètement sur la pénurie de la main-d'œuvre dans le réseau».

«Il est clair que le gouvernement Trudeau, à travers ce budget, cherche à corriger des erreurs du passé, notamment en adoptant une approche proactive face aux enjeux soulevés par les produits nicotiniques. En empruntant la voie de mesures fiscales réputées pour leur efficacité, et en resserrant rapidement certaines règles pour éviter encore plus de dérapage, le gouvernement agit avec la diligence que la situation actuelle exige», a pour sa part déclaré Flory Doucas, porte-parole et codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, en réaction au budget fédéral.

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a aussi favorablement accueilli certaines des mesures proposées dans le Plan du Canada sur le logement, mais il estime cependant que le gouvernement Trudeau mise encore trop sur le marché privé pour s'attaquer à la crise du logement.

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