Par Eddy Szczerbinski, astronome amateur et membre du Club Mars de Lévis
Premièrement, parce que ces étoiles filantes n’arrivent pas qu’un seul soir, mais du 17 juillet au 24 août. Il est certain que notre astre sélène (autre façon plus poétique de parler de la Lune) s’invite autour du maximum de cet évènement céleste qui sera dans les nuits du 11, 12 et 13 août prochain, mais la Lune nous y laissera quand même une bonne heure avant de se lever pour briller et illuminer le ciel.
Il ne faut pas oublier aussi qu’une étoile filante peut offrir son spectacle n’importe quand, n’importe où - pas seulement durant les pluies d’étoiles filantes annuelles. Il n’y a pas que les Perséides non plus qui sont très fructueuses, pensons aussi aux Léonides, par exemple, qui se produisent de la mi-novembre jusqu’au début décembre (et on en reparlera).
Mais revenons aux Perséides.
Qu’est-ce qu’une étoile filante ?
Bien souvent, c’est un petit résidu pas plus gros qu’un grain de sable qui frappe notre atmosphère terrestre et crée ainsi une onde de choc assez forte pour ioniser les gaz de haute altitude qui s’illuminent alors pour ainsi laisser une trace bien brillante le temps d’un instant. Il peut y avoir des grains plus gros de la taille d’une petite pierre et parfois même de toutes petites poussières microscopiques. D’ailleurs, il tombe tellement de ces micropoussières sur Terre que chaque fois que vous prenez votre douche, vous en envoyez au moins une dans le drain.
Ces petits grains qui causent ces étoiles filantes provoquant des ondes de choc au contact de notre atmosphère. Cette onde de choc est causée par une multitude de facteurs, les principaux étant la vitesse à laquelle voyage la Terre autour du Soleil (plus de 100,000 km/h), mais aussi sa vitesse de rotation relative (jusqu’à 1700 km/h à l’équateur, mais environ 1000 km/h à notre latitude), sans oublier la vitesse même de ces micrométéorites qui peut varier beaucoup selon les cas. La lumière que nous voyons n’est donc pas l’étoile filante qui «brûle», mais bien la compression très forte des gaz atmosphériques qu’elle compresse devant elle, au point où il y a ionisation et illumination.
Comme dans plusieurs autres cas, les Perséides sont le «fruit» des débris laissés par une comète qui a croisé le parcours de la Terre. Dans le cas des Perséides, c’est la comète Swift Tuttle qui a croisé le parcours de notre planète en laissant ces «poussières» alors qu’elle fondait juste un peu en s’approchant du Soleil.
Et le nom, il vient d’où ?
On nomme cette pluie d’étoile filantes Perséides simplement car la plupart de ces magnifiques trainées nous donnent l’impression de venir de la constellation de Persée. C’est ce qu’on appelle leur radiant. Mis à part le fait que la plupart des traits lumineux qu’elle trace semblent en sortir, cette pluie d’étoiles filantes n’a aucun lien avec la région du ciel délimitée par cette constellation et les étoiles qu’elle contient. Tout se passe dans notre système solaire vu que notre planète croise des débris sur son chemin !
Donc, sortez et regardez dès que la noirceur tombe. Évidemment, plus le ciel est noir autour de vous, sans éclairages, plus vous aurez de chance d’en apercevoir. Je ne garantis pas que vos vœux seront exaucés, mais je vous garantis que c’est un beau spectacle à chaque fois.
Plusieurs clubs d’astronomie et organismes vous offrent des activités, pensons par exemple au Club IO de Québec avec leur observatoire au mont Bélair, le mont Cosmos à Saint-Elzéar en Beauce ou bien le parc du Massif du Sud, où j’aurai le plaisir d’animer en compagnie de plusieurs autres astronomes amateurs le soir du 9 août.
Je tiens à remercier plusieurs personnes qui m’aident d’une façon ou d’une autre avec mes animations en astronomie publique et mes chroniques, à commencer par Martin Roy qui est président du club d’astronomie MARS de Lévis. Merci à vous chers lecteurs et continuez de me faire parvenir vos questions et commentaires, c’est toujours bien apprécié de vous lire !