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Coopérative d'habitation

Vivre en communauté pour économiser

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Photo : Catherine D'Amours

15 avr. 2025 09:37

Alternative au logement traditionnel moins connue, la coopérative d’habitation offre une solution plus abordable, mais qui demande un certain engagement de la part des résidents. Le Journal s’est entretenu avec des personnes gravitant dans ces milieux à Lévis afin de mieux comprendre leur réalité.

À Lévis, c’est le Groupe de ressources techniques (GRT) Nouvel Habitat qui aide au démarrage des coopératives d’habitation et qui peut les assister dans leur gestion par la suite.

«Il n’y a aucun aspect décisionnel. Nous, on les conseille. Chaque coopérative a un conseil d’administration qui prend les décisions», indique le directeur général du GRT Nouvel Habitat, Éric Gagnon Poulin. 

Au Québec, il existe 24 GRT qui œuvrent en logement collectif, soit du logement appartenant à un organisme sans but lucratif ou à une coopérative d’habitation.

Le profil des coopératives

Les coopératives d’habitation accueillent des personnes seules, des familles ou des aînés qui, au moment de leur entrée dans leur logement, gagnent un revenu inférieur au revenu maximum établi pour l’année en cours. Ce dernier diffère selon les villes.

Pour 2024, à Lévis, pour une personne seule, le revenu maximal est de 60 829 $ par année. Pour une famille de quatre personnes, celui-ci est de 121 000 $. Après l’entrée en coopérative, une personne qui verrait son revenu augmenter, et ce même de manière importante, ne serait pas obligée de quitter son logement une fois installé en coopérative.

«Ce qui fait que la coopérative n’est pas pour tout le monde, c’est qu’elle vient avec des tâches (afin d’assurer le coût moins élevé du loyer)», souligne Éric Gagnon Poulin.

Une partie des logements est également réservée à des personnes à faible revenu dont le logement est subventionné en partie par les sociétés d’habitation au prorata du revenu du résident.

Pour Lévis, le prix du loyer maximal qu’une coopérative peut charger à ses membres, pour un 4 ½ est de 840 $ par mois. Pour un 3 ½, il s’agit de 665 $ par mois. Ce prix plus bas est garanti par l’implication des membres de la coopérative, que ce soit sur certains comités ou encore par la participation aux tâches ménagères des espaces communs. Un membre ne s’impliquant pas pourrait voir sa facture augmenter.

Un milieu peu connu

Pour Luc Perreault, président du conseil d’administration d’une coopérative lévisienne et résident de celle-ci depuis 40 ans, la population connaît mal cette forme de logement communautaire. Il souligne que «les gens ne savent pas comment il y a des avantages à être en coop».

Pour lui, parmi les avantages, l’économie d’argent pour la qualité du logement est non négociable. Ce dernier voit des gens qui peuvent, après leur passage dans ce type d’habitation, acheter une propriété. De son côté, habiter à cet endroit lui a permis d’avoir plus de moyens pour payer l’école privée à ses enfants.

Bien que les logements de toutes les coopératives lévisiennes soient actuellement occupés, ce dernier déplore une baisse des familles dans sa coopérative et le peu d’applications reçues lorsqu’un logement se libère.

Chaque coopérative procédant à son recrutement de nouveaux membres à sa manière, c’est souvent le bouche-à-oreille qui amène certains à donner leur nom à une certaine coopérative. C’est ensuite un comité de sélection ou le conseil d’administration qui évalue les profils des gens et qui choisit qui accédera à la coopérative.

Implications

Si la coopérative peut se permettre d’être à un plus faible coût qu’un logement traditionnel, c’est qu’il est attendu que les résidents s’impliquent dans cette communauté qui se crée. Que ce soit par de l’entretien ménager ou de plus grosses tâches, selon la capacité de chacun, chaque locataire doit mettre la main à la pâte afin de conserver son prix plus bas.

La charge varie selon les coopératives, mais, normalement, elles ne prennent pas trop de temps aux membres. Luc Perreault croit que dans sa coopérative, il s’agit d’une moyenne de 15 heures par année d’implication.

Une des résidentes de la coopérative Les Nouveaux Espaces souligne qu’avec les années, elle a observé une baisse de l’implication et surtout de la participation aux activités sociales lors des fêtes, par exemple.

Créant un aspect de communauté, la coopérative prône également l’entraide entre les membres._La résidente constate avec les années, un bon voisinage, différent de ce que l’on trouve dans un logement traditionnel. 

Éric Gagnon Poulin conclut en rappelant que cette forme d’habitation n’est toutefois pas pour tout le monde et qu’il existe d’autres alternatives pour les personnes à faible revenu ou revenu modeste. Il est possible de consulter la liste de la plupart des coopératives lévisiennes sur le site Web www.logislevis.com.

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