En laissant en forêt une installation composée de 260 blocs de sel, l’artiste recrée un site minéral à l’intention des cervidés cherchant à combler leur carence en minéraux à la suite de la saison froide. Le projet de Boily se voulait en quelque sorte un laboratoire, en vue d’observer la lente et fatidique transformation de cette structure de sel où la faune, les intempéries et le passage du temps en sont devenus les sculpteurs.
À Regart, l’artiste présente ce qu’il reste de ces pierres ainsi que des impressions d’images captées durant l’occupation du cube. Les blocs témoignent de leur longue visite au boisé : le brun de la terre de même que les rainures résultant de la pluie et de la fonte des neiges viennent en informer leur passé, sorte de mémoire emmagasinée. Les impressions sur papier noir, quant à elles, revêtent une qualité fantomatique, presque surnaturelle. Ces scènes nocturnes qui évoquent une orchestration cinématographique – effets vaporeux, travail du clair-obscur, positionnement des cerfs – n’ont pourtant rien de plus naturelles; elles ont été entièrement laissées autant aux aléas de la nature que ceux de la caméra et ses réglages automatisés.
Le vernissage se tiendra le 5 mai, dès 17h. L’exposition peut être visitée du mercredi au dimanche, de midi à 16h30. Regart est situé au 6018, rue Saint-Laurent, à Lévis. Informations au 418 837-4099, centreregart.org ou sur la page Facebook de la galerie.