Avec Nerf Nerf, celle qui est titulaire d’une maîtrise des beaux-arts de l’Université Concordia utilise une approche interdisciplinaire pour mettre en lumière les contrastes entre des éléments colorés et l’aspect sombre de son sujet, l’anxiété. Elle invite les gens à réfléchir, collectivement, à la place et à l’importance qu’ils donnent aux émotions.
«C’est une exposition qui s’inspire de la sculpture, de la peinture et du théâtre pour explorer les idées d’émotions compliquées en utilisant des contrastes. Ça fait réfléchir à certains sentiments qui sont parfois en conflit les uns avec les autres et qui nous font vivre de l’anxiété. Comment la vie à l’intérieur est pleine de tensions, contrastes et anxiétés, mais aussi de curiosité, d’aventure et d’imagination. L’exposition est vraiment un fantasme et une création imaginaire de cette vie dans une façon ludique, fantastique et colorée», explique Madeleine Mayo.
Si la langue maternelle de l’artiste est l’anglais, le titre de son exposition est plutôt bilingue. Selon Madeleine Mayo, beaucoup de gens croient que l’intitulé est anglophone et qu’il fait référence aux jouets de la marque Nerf, ce qui est effectivement le cas. Néanmoins, il réfère également à la partie du corps qui conduit les messages moteurs du système nerveux central vers les organes.
«C’est un titre bilingue, parce que c’est un mélange de deux choses, souligne l’artiste. D’un côté, c’est le terme nerf en français pour évoquer l’expérience de sensations qui bougent dans notre corps, alors qu’on bouge dans l’exposition et qu’il y a plein de choses qui se passent. D’un côté anglophone, il y a l’idée de jouer avec des choses, puisqu’il y a plein de jouets pour stimuler les gens pendant l’exposition. C’est donc un beau double sens.»
Le thème de l’anxiété
Pour Madeleine Mayo, l’anxiété est un sujet important à traiter, car il est omniprésent chez les gens qui l’entourent. Dans le cadre de cette exposition, ce thème devait être abordé pour essayer de comprendre l’anxiété, mais aussi pour créer un contraste entre différentes émotions.
«Mon expérience avec mes collègues, mes amis, ma famille et mon travail m’a apprise que c’est vraiment un moment de vie assez exigeant. On est tous en train de se débrouiller pour trouver une façon de faire du sens, de comprendre ce qui se passe, d’acquérir ce dont on a besoin et de régler ce qui est demandé de nous. Je trouve le sujet très pertinent», soutient Madeleine Mayo.
Malgré l’aspect très sérieux de son sujet, l’artiste souhaite que son exposition conserve un aspect ludique. Elle ne veut pas donner de leçon à ceux qui iront voir l’exposition. Elle souhaite plutôt qu’ils entreprennent une démarche de réflexion personnelle engageante, mais aussi qu’ils profitent d’une expérience amusante.
«C’est une expérience personnelle, donc je veux inviter les gens à une certaine générosité. Je veux créer quelque chose d’engageant en abordant le contraste entre le malheur et le bonheur. Le plaisir, c’est compliqué, mais c’est le point de départ. Ça nous invite à entrer dans une réflexion et ça devient un petit jeu complexe», ajoute l’artiste.
Selon Madeleine Mayo, la pluralité de l’œuvre peut rejoindre plusieurs types d’amateurs d’art.
«Il y a des éléments plus sérieux et des éléments plus ludiques. Il y a différentes formes d’arts. Il y a plein d’activités et de formes différentes, donc j’espère que les gens vont être invités à réfléchir par rapport à l’histoire que ça évoque chez eux-mêmes et créer leur propre sens», lance-t-elle.
Rappelons qu’il est possible de visiter librement l’exposition au centre Regart du jeudi au dimanche, de 12h à 16h30.