Après avoir offert quelques chansons sur les plateformes d’écoute en ligne, Rosemarie Gauthier propose un projet complet qui lui ressemble.
«Je me sens super bien, super fébrile, souligne-t-elle. Je suis contente qu’il soit enfin sorti pour que les gens puissent écouter ces chansons-là. Ça fait deux ans que je travaille dessus, donc c’est un moment spécial. Moi, je connais les chansons de fond en comble, pour les avoir écrites, composées et travaillées en studio. C’est spécial, puisque pour la plupart des gens, c’est leur première écoute. C’est comme révéler officiellement une partie de moi-même. C’est un peu le même sentiment que j’ai eu lorsque j’ai sorti ma première chanson, mais avec cinq en même temps.»
Comme elle a été connue dans une émission de télévision avec des reprises de chansons connues, la Lévisienne pourrait arriver avec des aprioris du public. Malgré cela, elle ne vit pas de nervosité quant à l’idée que ses compositions soient mal reçues.
«Ce n’est pas nécessairement stressant, parce que ce que je proposais comme reprises à La Voix, c’est resté assez authentique à moi. J’aime faire des reprises et les mettre à ma sauce. J’ai une douceur dans ma voix et dans mon interprétation. Ça se retrouve beaucoup dans mes chansons à moi, donc je pense que c’est assez représentatif de qui je suis comme artiste», assure Rosemarie Gauthier.
La musique québécoise francophone
Pour celle qui aime par-dessus tout chanter et composer des mélodies, l’écriture en français n’a pas toujours fait partie de sa vie. En fait, jusqu’à récemment, elle n’écoutait presque pas de musique en français, puisque «la musique québécoise ne l’interpelait pas», chose qu’elle attribue à son propre manque de recherche pour des artistes qui auraient pu l’inspirer.
«Dans la dernière année, je suis plongée dans la musique québécoise francophone et c’est quelque chose que je n’avais pas fait depuis vraiment longtemps. J’ai tellement fait de nouvelles découvertes.
J’essaie de ne pas me coller à une inspiration en particulier, mais j’ai un artiste qui m’inspire depuis toujours et c’est Daniel Bélanger. On peut entendre l’inspiration dans quelques chansons, mais je garde mon style à moi», souligne Rosemarie Gauthier.
En choisissant d’écrire en français, la Lévisienne a dû passer par-dessus le défi que cela représentait pour elle de se livrer dans sa langue maternelle.
«La chanson en français, je trouvais ça intimidant, parce que c’est plus personnel et proche de moi, de ce que je ressens, confie Rosemarie Gauthier. En anglais, il y avait une certaine distance qui était confortable. C’est en pratiquant que j’ai réussi à écrire des chansons que j’aimais et je suis tombée en amour avec l’écriture de chansons en français. Je trouve ça vraiment beau à faire et je suis contente de pouvoir partager ce projet-là avec des chansons en français. Je n’aurais pas pu m’imaginer que j’aurais sorti des chansons en français il y a à peine trois ans, donc je suis fière de moi et fière du résultat».
Avec son nouvel EP, l’artiste espère inviter les jeunes de sa génération à plonger dans la musique francophone.
«On dirait que je trouve ça dommage, parce qu’il y a beaucoup de jeunes de ma génération qui gagneraient à plonger dans la musique québécoise. En même temps, je le comprends, parce que j’avais cette opinion et ce désintérêt il y a quelques années. Il y a tellement de bonne musique de ma génération en français. Si je peux moindrement encourager des gens à écouter de la musique francophone, ça sera mission réussie pour moi», lance Rosemarie Gauthier.
La Lévisienne tentera d’ailleurs de réaliser cette mission lors de son spectacle de lancement, le 19 novembre, au Vieux-Bureau de Poste à Saint-Romuald, où elle présentera son nouvel album et le «spectacle le plus complet» qu’elle a fait jusqu’à présent.