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La seule région urbaine réellement francophone en Amérique et son avenir

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28 nov. 2024 05:30

On ne va pas se mentir : s’il y a bien un caractère francophone à Montréal, la métropole du Québec se rapproche de plus en plus d’une espèce de petite Philadelphie au folklore cajun! Ne reste donc que nous, dans la région de la Capitale-Nationale, comme grand centre urbain véritablement francophone sur le continent.

Par Guillaume Ratté-Côté*

Mais qu’en est-il alors que nous vivons une importante vague d’immigration? Eh bien, nous pouvons nous réjouir un peu! L’avenir semble radieux!

Malgré qu’on puisse avoir l’impression que nous venions de vivre une attaque délibérée visant notre tissu social au cours des dernières années, ici plus qu’ailleurs, nous avons réussi à maintenir un degré d’homogénéité garant d’une certaine stabilité. Autrement dit, la seule grande ville canadienne française de la planète ne s’est pas dénaturée! Et c’est une excellente chose pour l’humanité! Et pour sa diversité! Oui, rien de moins!

Car ce tissu social, cette culture canadienne française, dont Québec est non seulement le berceau, mais aussi maintenant le dernier rempart, est justement ce qui nous rend attrayants. Et accueillants. Et surtout, apporte cette appréciation généralisée qu’ont les gens de leur vie ici, en fournissant un fort sentiment d’appartenance. Qui est le générateur primaire de solidarité sociale.

Donc, il est une bonne nouvelle que nous puissions percevoir que cette folie migratoire tire à sa fin. Mais au final, cela ne nous aura pas fait trop de tort contrairement à bien des plus grandes villes du continent. Nous avions même un brin besoin de davantage d’hétérogénéité! Nous avons reçu presque exactement au niveau où nous en avions besoin.

Toutefois, cela ne s’est pas passé ainsi parce que nous l’avons choisi. Le fédéral a ouvert les frontières, et nous aurions potentiellement pu boire la tasse. Mais alors, il convient de nous demander pourquoi n’avons-nous pas subi cette migration massive et écrasante comme d’autres?

Voici une piste de réponse : l’étalement! La région de Québec approche tranquillement le million de résidents, mais ce sur un territoire d’une très grande envergure. Les zones très densément peuplées ne sont pas aussi nombreuses et denses qu’à bien d’autres endroits au Canada. Et cela nous exempte d’une ghettoïsation, qui, si on regarde les endroits dans le monde qui s’y sont expérimentés, est souvent vectrice d’encore davantage d’immigration débridée.

Nous n’offrons pas certains avantages de l’ultra-urbanisation, et donc ne subissons pas autant les conséquences.

Prenons le mérite!

Mais aussi et peut-être surtout, assurons-nous ne pas y tomber dans l’avenir. Car la tentation sera forte, avec bien des politiciens et autres acteurs des affaires publiques nous présentant la densification comme une vertu par sa face même (l’utilisation du mot «structurant» à tous crins va en ce sens, soit dit en passant). Et la jouissance de la liberté que procure la possession d’un véhicule individuel et un accès privé à un lopin de terre comme toxiques ou mauvais pour la Terre. Et au final, la négation de nous-mêmes et notre culture comme la voie à suivre pour ne pas déranger l’autre. Qui pourtant n’en demande pas autant!

Petit ajout que je sens le besoin de faire quand je parle d’immigration autrement que comme une chose à seulement célébrer sans nuances : je célèbre toutes les cultures, souhaite que tous les peuples s’épanouissent et apprécie aussi nos nouveaux arrivants qui sont là. Bienvenue sincèrement! Il s’agit simplement de calibration, de nombres et de survie du peuple canadien français, qui existe bel et bien, malgré que certains (et très, très rarement les immigrants) essaient de le présenter comme une chimère.

*Guillaume Ratté-Côté est l'animateur de l'émission PolitiGuy Correct à la Radio de Lévis, CJMD 96,9, du lundi au jeudi à 16h.

Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.

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