Par Marc Picard

Que pouvons-nous faire face à un président qui entend diriger les États-Unis à la manière de son ami Vladimir Poutine, entouré d’un cercle d'oligarques? Son objectif est clair : remodeler l'ordre mondial afin de s'imposer comme le maître du jeu.

Il souhaite redessiner les frontières pour s'accaparer des ressources naturelles stratégiques, comme l'eau des Grands Lacs et les métaux rares de divers pays.

En raison de notre proximité géographique, les économies canadienne et québécoise sont étroitement liées à celle des États-Unis. L'imposition de tarifs par l'administration américaine fragilisera de nombreuses entreprises québécoises, qui seront contraintes de réduire leur production et de procéder à des mises à pied estimées à plus de 100 000 au Québec.

Notre riposte doit être concertée entre les gouvernements et les citoyens. Tous les pays affectés par les tarifs américains devraient adopter une politique d'isolement des États-Unis, afin de leur faire prendre conscience de l’importance d’entretenir des relations commerciales saines avec leurs partenaires historiques.

À court terme, nos gouvernements doivent imposer des tarifs sur les produits américains importés au Canada. De plus, les entreprises canadiennes devraient pouvoir bénéficier de programmes d'aide financière afin de traverser cette crise tarifaire. Cette aide pourrait notamment servir à développer de nouveaux marchés, à concevoir de nouveaux produits et à compenser certains coûts engendrés par les tarifs américains.

En parallèle, nos gouvernements doivent également éliminer les barrières interprovinciales afin de favoriser un véritable libre-échange entre les provinces canadiennes.

De plus, il est nécessaire de diversifier davantage nos partenaires commerciaux en explorant notamment les marchés européens et asiatiques, comme l'a fait récemment le premier ministre du Québec François Legault en dirigeant une délégation commerciale en Allemagne.

Enfin, rappelons que l'automne dernier, nous avons imposé un tarif de 100 % sur les automobiles chinoises afin de protéger notre industrie automobile canadienne. Cependant, face à la volonté des États-Unis de rapatrier l'intégralité de la production automobile précédemment établie au Canada, nous devrions envisager d’éliminer ou de réduire ce tarif sur les véhicules fabriqués en Chine. L'importation accrue de voitures électriques chinoises pourrait stimuler une saine concurrence, susciter un intérêt accru pour l’achat de véhicules électriques, et potentiellement favoriser l'implantation d'usines de fabrication automobile ainsi que le développement de notre filière batterie

Nous, en tant que citoyens, avons le devoir de supporter nos gouvernements en boycottant les produits et les services américains. En résumé, privilégions d’abord l’achat local, puis québécois, canadien, et enfin en provenance d'autres pays que les États-Unis