Le projet, soit la construction de 432 unités locatives dans un quartier résidentiel unifamilial, représente une croissance de 275 % de la densité dans un secteur déjà hautement dense, vu son accès unique (247résidences unifamiliales).
Nous sommes donc fortement préoccupés par l’augmentation importante de la circulation qui sera engendré par ce projet, circulation qui est déjà importante, même dans un contexte de télétravail. Ce projet a en outre le potentiel de tripler la circulation de notre quartier.
En effet, ce projet a le potentiel d’engendrer de 1 200 à 2 000 passages de véhicules quotidiennement sur une rue urbaine secondaire d’une longueur de 400 mètres. Nous craignons que notre quartier, avec seulement une sortie qui enjambe une rivière, soit entravée en raison de la construction, qui sera échelonnée sur plusieurs années, rendant ainsi l’accès au site dangereux pour les résidents. Force est de constater que la sécurité publique en sera conséquemment menacée (accès des ambulances, des pompiers et des services policiers).
De plus, un tel projet, envisagé au cœur d’un quartier résidentiel, va à l’encontre du principe de «l’uniformité». Cette règle d’urbanisme est effectivement l’un des principes directeurs mis de l’avant par le ministère des affaires municipales et l’habitation, dont l’objectif est de développer le territoire dans le respect des développements déjà en place et de leurs résidents.
Par ailleurs, alors que tous les projets d’une telle envergure entamés à Saint-Nicolas dans les dernières années ont un accès direct sur une artère principale, force est de constater que ce n’est pas le cas en ce qui concerne le présent projet.
La hauteur des bâtiments envisagés, pouvant atteindre 14 étages nous apparaît déraisonnable, dans un contexte où ils seront d’ailleurs construits sur un promontoire. Il s’agira d’ailleurs des plus hauts bâtiments du quartier Saint-Nicolas, malgré leur localisation au sein d’un quartier résidentiel de maisons unifamiliales.
Nous ne pouvons non plus passer sous silence la déforestation complète du site devant accueillir le projet, effectuée avant même que davantage d’informations aient été communiquées aux résidents du secteur, et sans que des solutions alternatives à ce déboisement soient visiblement envisagées, détruisant du même coup l’écran sonore naturel du secteur pour limiter le bruit de l’autoroute 20.
Toutes nos questions et nos inquiétudes furent amenées dans les délais prescrits, mais nos questions furent ignorées et restées sans réponse alors que le projet débutait. En outre, l’ensemble du projet souffre d’un manque de transparence; alors que de nombreux citoyens ont demandé un suivi du projet, force est de constater que la Ville est restée sourde à ces demandes, entamant du même coup d’important travaux, visiblement avant même que les permis nécessaires au promoteur aient été octroyés.
Nous les résidents des rues Aquifère, Alluvions, Replats, Méandre et de l’Affluent réclamons une sortie secondaire ou unique vers la quincaillerie Canac ou les environs. À la suite de conversations avec les urbanistes de la ville, on nous a confirmé qu’une sortie via le Canac est possible en raison de la demande de la Ville de Lévis aux promoteurs de léguer un terrain pour y passer une route d’accès supplémentaire.
Par ailleurs, nous demandons que le nombre d’étages du projet soit limité, non seulement pour limiter l’impact visuel et éviter de dénaturer tout un quartier, mais également pour limiter le nombre d’unités, qui nous apparaît disproportionné pour notre secteur.
Ce secteur est prisé par de nombreuses familles en considération de la proximité urbaine, tout en y retrouvant une certaine ruralité. Nous cherchons à comprendre pourquoi les préoccupations des résidents du secteur, énoncées précédemment et soulevées depuis plusieurs années, demeurent sans réponse et ne sont pas considérées, tant par l’urbanisme que par nos élus.
Vous comprendrez que nous sommes inquiets face au manque de transparence, d’information et de désir de démontrer que vous voulez travailler de manière collaborative afin de ne pas dénaturer un secteur d’habitations unifamiliales.
Nous, les citoyens du quartier, vous interpellons face à nos inquiétudes et demandons que vous preniez position publiquement sur votre collaboration. Votre objectif étant de mettre «le citoyen au cœur de nos préoccupations», nous vous demandons d’en faire la démonstration.
Nous, représentants des résidents inquiets et déçus des rues de l’Aquifère, des Alluvions, du Replat, du Méandre et de l’Affluent, vous réitérons nos inquiétudes relatives au débit de circulation très important, aux enjeux de sécurité publique, aux enjeux environnementaux (coupe d’arbres massive), aux problèmes de bruit important, à la baisse de valeur de nos propriétés et aux autres considérations concernant l’unique accès que le projet comporte.
Dans une société démocratique, chacun doit faire preuve d’écoute et d’ouverture, visant à trouver des solutions créatives gagnantes pour chacune des parties. Force est de constater que les résidents du quartier n’ont pas observé une telle ouverture de la part de la Ville de Lévis jusqu’à maintenant.
Demeurant dans l’attente de votre considération, de votre coopération et de la rencontre qui, espérons, sera collaborative ce jeudi 15 avril, nous vous demandons d’examiner les arguments précédemment soumis et de démontrer du respect envers ces derniers. Nous croyons que la situation est assez importante pour générer une séance extraordinaire du conseil, soit le même respect accordé quant au «sujet des poules en milieu urbain».
Veuillez accepter l’expression de nos sentiments les plus sincères, en espérant une coopération de tous à cette situation qui préoccupe tout un quartier.
Signé par Jean Laflamme pour le comité citoyen, représentant du collectif, et les 445 autres signataires de la pétition portant sur le développement du secteur