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Plus on pose de questions, plus le système se referme. Verrouillé, figé dans le passé et arrogant. Un citoyen lève la main? Un élu d’opposition demande des comptes? Un gestionnaire soulève une incohérence? Circulez. Taisez-vous. Restez à votre place. Vous ne connaissez rien!
Aucune discussion. Zéro introspection. Juste des réflexes défensifs dignes des curés d’une certaine époque. On ferme les yeux. On se protège. On répète des mantras creux : «Ferme-la. Reste dans ta paroisse» ou «Québec, c’est pas une binerie».
Et ce rejet ne vient pas de la base. Il vient d’en haut. Il descend, il s’infiltre, il contamine. Comme un poison, comme une toile d’araignée, il empêche une réforme méritée.
Et pendant ce temps? Certains élus et fonctionnaires regardent l’arbre… et oublient la forêt. Mais il faut le dire haut et fort : vos décisions douteuses, votre manque de rigueur et vos dérives ne s’arrêtent pas à vos limites territoriales. Elles fragilisent tout l’écosystème municipal. Arrêtez le «je-me-moi». Votre déresponsabilisation nuit à tout le monde.
Nous sommes tous dans la même chaloupe. Mêmes lois, mêmes projets, mêmes saisons. Gérer une ville, c’est redondant et les actions se répètent. C’est de l’asphalte, de l’eau, des égouts, des poubelles, du déneigement, de la sécurité. Ce n’est pas sexy, c’est gris. Mais c’est ce que les citoyens attendent. Et si ce gris vous dérange, il faudrait songer à faire une introspection. Personne ne vous demande de réinventer la roue. On vous demande simplement de la faire rouler droit.
Le problème, ce n’est pas un individu précis. C’est le système. Pourri jusqu’à l’os. Il est temps de mettre un pied à terre. Mais vous, vous n’osez pas. Et ça, c’est encore plus grave.
Il faut casser les automatismes, sanctionner les dérives, rééquilibrer le pouvoir. Parce que pendant que vous jouez à la chaise musicale entre amis, ce sont les citoyens qui paient. Et pourtant, vous aussi, vous êtes des citoyens. Mais vous l’avez oublié. Aveuglés par votre poste, votre titre, votre confort.
Vous avez le pouvoir de changer les choses. Et certains hauts fonctionnaires l’ont aussi. Mais vous vous protégez entre vous. Et pendant ce temps, des décisions coûteuses sont prises.
Si rien ne change? Je l’ai déjà dit : on fonce droit dans le mur. Et ce ne sera pas beau. Imaginez être devant Mike Tyson, un certain 26 juillet 1986.
Comme directeur général et responsable des finances qui, soit dit en passant, ne m’appartiennent pas, je me remets en question. Je questionne la structure. Je prends les critiques. Je cherche. Je me forme. Je compare. Je creuse. Et je trouve des solutions plus simples, plus efficaces, moins coûteuses. Oui, ça demande des efforts. Oui, ça oblige à sortir du confort.
Mais devinez quoi? Ça fonctionne. Et ça rend le travail plus facile. Parce qu’au fond, on n’a pas besoin de tout réinventer.
Et parfois, oui, le gazon est plus vert chez le voisin. Il suffit d’oser lui parler. D’échanger. D’apprendre. Et soudain, tout le monde y gagne.
Alors vous, qu’attendez-vous pour faire pareil? Ce n’est pas votre poste qui vous définit. C’est ce que vous en faites.
Renaud Labrecque, directeur général de la Municipalité de Parisville