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Lévisien engagé

Paul Foisy : un homme de cœur jusqu’au bout

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Photo : Xavier Nicole

07 oct. 2025 06:30

Citoyen engagé auprès des familles étrangères depuis plusieurs années, Paul Foisy est l’un des acteurs principaux derrière la création de l’Association ukrainienne de Lévis.

Né à Granby en 1953, il a, au cours de sa carrière, travaillé au Séminaire de Sherbrooke à la vie étudiante, avant de s’inscrire à la faculté de théologie à l’Université Laval. Il a ensuite enseigné à Donnacona et au Séminaire Saint-François. 

«À côté du séminaire, à Saint-Augustin-de-Desmaures, il y a un organisme, la Villa des jeunes, qui accueillait des groupes de jeunes pour du cheminement de foi à l’époque, explique Paul Foisy. J’y ai travaillé 37 ans. Parallèlement, j’ai toujours été engagé dans la communauté, soit dans la communauté chrétienne ou au Mouvement des Cursillos. J’ai pris ma retraite en 2015.»

Trois ans plus tard, il reçoit une bien mauvaise nouvelle, alors que les médecins lui ont découvert, par hasard, un cancer de l’estomac.

«On m’a indiqué qu’il m’en restait plus ou moins pour une année. Qu’est-ce qu’il s’est passé? On ne peut pas le dire, mais j’ai fait plus qu’une année de toute évidence. Là, il n’y a plus d’option, j’ai quelques mois devant moi», mentionne M. Foisy.

Premières implications communautaires

En 2015, l’homme de cœur forme un comité dans le but d’accueillir une famille syrienne au Québec. Après avoir amassé 50 000 $, il a fallu attendre cinq ans avant de voir la famille débarquer en sol québécois.

À la suite de cette première expérience, quand la guerre en Ukraine éclate en 2022, il s’est automatiquement senti interpellé. 

«J’ai travaillé toute ma vie à essayer de faire grandir la paix et l’amour, alors je me suis dit que je pouvais donner 100 $, mais je pouvais faire plus, relate l’ancien enseignant. J’ai mis sur pied le comité Ensemble pour l’Ukraine. On a fait une campagne de souscription et on a amassé 15 000 $ pour accueillir une famille. Ça a été Ousmane, le premier qu’on a accueilli. On a payé les billets d’avion et on les a logés à Charny. Tranquillement, ça a tourné et au lieu d’une famille, ça a été deux, trois et quatre.»

Après un an et demi du comité, l’Association ukrainienne de Lévis voit le jour. Elle compte aujourd’hui une trentaine de bénévoles, huit camions, huit remorques et bon nombre de personnes impliquées de près ou de loin. Ces bénévoles s’affairent à trouver des appartements, trouver quelqu’un pour signer le bail, nettoyer, peinturer, meubler, donner de la nourriture et décorer. Une cinquantaine de familles ont été accueillies à ce jour.

«On n’a pas été créé pour devenir riche, on n’a pas été créé pour vivre individuellement et profiter de ce qui nous entoure sans tenir compte des autres. Ce qui est le plus important, c’est d’aimer et d’être aimé. Si on est juste dans le matériel et la consommation, c’est un piège, une joie artificielle. J’essaie donc d’apporter ma contribution et l’un des talents que j’ai, c’est de rassembler les gens. Je l’ai mis au service des jeunes, de ma famille et de la communauté», indique Paul Foisy.

Le principal intéressé admet que cette mission lui a fait vivre «trois années extraordinaires».

«Quand tu te couches le soir et que tu as le sentiment que tu as fait ce que tu devais faire, c’est plaisant. Par contre, il ne se serait rien passé s’il y avait juste eu Paul. C’est la communauté lévisienne, dont je suis fier, qui a contribué pour la cause. Je suis content de ce que j’ai fait, mais je l’ai fait avec l’aide des gens qui m’ont aimé. J’espère que cet engagement va générer d’autres formes d’engagements chez d’autres personnes. Je suis fier de transmettre le désir d’être un être humain proche de sa communauté», conclut M. Foisy.

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