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Nouvelle prise de bec entre Bonin et des élus de LF10

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Le conflit quant à la collaboration entre le parti au pouvoir à l’Hôtel de Ville et Serge Bonin (sur la photo) a été l’objet de quelques échanges lors de la séance du 28 novembre. Photo : Gilles Boutin

29 nov. 2022 04:24

Quelques jours après sa sortie déplorant le manque de collaboration de Lévis Force 10 (LF10), Serge Bonin, le conseiller municipal du district Saint-Étienne et seul élu de l’opposition à l’Hôtel de Ville, renouait en présence avec les autres élus municipaux lors de la séance ordinaire du conseil du 28 novembre dernier. Les doléances du porte-couleur de Repensons Lévis (RL) ont provoqué des échanges respectueux, mais aux antipodes, entre Serge Bonin et des élus de LF10, dont le maire de Lévis.

Lors de la période d’intervention des membres du conseil, le conseiller municipal du district Saint-Étienne a de nouveau déploré que les autres élus du conseil, tous membres de LF10, ne lui offraient pas une collaboration entière, qu’il ne recevait aucun suivi écrit à ses demandes déposées au cabinet du maire depuis son élection il y a un an et qu’il ne recevait pas dans un «délai raisonnable» les documents nécessaires à son analyse du prochain budget.

«Je demande des retours officiels et écrits. M. le maire, vous me dites que je peux vous appeler. Je ne le ferai pas. Dans une ville de l’importance qu’est la nôtre, je passe par des canaux officiels écrits, je m’attends à des réponses, des engagements ou des refus officiels qui sont écrits. Depuis le début de l’année, concernant les finances municipales uniquement, ce sont 32 objets de suivis de recommandations et 57 réponses que nous aimerions, encore aujourd’hui obtenir par écrit. Je tends encore une fois la main pour encore plus de collaboration pour cet exercice important qu’est la planification annuelle et financière de notre Ville. On gagne tous à travailler en collégialité, je ne suis pas un ennemi, même si j’ai un rôle particulier (en étant le seul représentant de l’opposition)», a affirmé M. Bonin, lors de la séance.

Comme il l’avait fait quelques heures après la sortie de l’élu de RL, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a pour sa part réitéré que Serge Bonin recevait la même information que les autres conseillers municipaux élus sous la bannière de LF10. Demandant au conseiller de Saint-Étienne de respecter la procédure choisie par le conseil pour transmettre ses doléances, le premier magistrat a aussi prié M. Bonin de faire confiance aux élus responsables des dossiers. 

«Les (autres) membres vous tendent aussi la main pour respecter la procédure que nous avons nous-mêmes établis en comité plénier (au début du mandat actuel). La voie de vos demandes n’est pas le cabinet du maire, mais c’est le 311, comme les autres conseillers municipaux le font. Essayez de vous imaginer si les conseillers me transmettaient toutes leurs demandes, on s’en irait vers le chaos. Tous les informations pouvant être transmises par la direction générale vous sont données, comme avec les autres conseillers municipaux. […] Tous les membres du conseil municipal doivent aussi faire confiance aux présidents des comités et des commissions en ce qui a trait aux éléments d’information qu’ils nous préparent. Par exemple, pour la gestion des déchets, je ne commencerai pas à demander des milliers de documents pour voir si vous faites bien votre travail ou pas», a répliqué M. Lehouillier.

Demande «abusive»

D’ailleurs, une lettre de 18 pages envoyée le 28 novembre par Serge Bonin aux autres élus municipaux contenant près d’une soixantaine de questions et une vingtaine de recommandations sur le prochain exercice financier de la Ville de Lévis a suscité la désapprobation de membres de LF10. 

S’il assurent qu’ils ne remettent pas en question le droit de leur collègue de Saint-Étienne de poser des questions ou d’intervenir en ce qui a trait au budget, Michel Patry, maire suppléant et conseiller du district Taniata (Saint-Jean-Chrysostome), ainsi qu’Isabelle Demers, présidente du comité des finances et représentante du district Villieu (Saint-Nicolas), estiment que cette dernière démarche de Serge Bonin est notamment «exagérée».

«Quand vous demandez des réponses écrites à près d’une soixantaine de questions, il y a des gens dans l’administration qui doivent prendre le temps d’y répondre (à travers leurs tâches régulières). Je trouve que votre démarche est abusive. Il y a des gens payés à la Ville pour l’administrer. On ne prendra pas une personne pour la consacrer à temps plein pour répondre à vos questions», a déploré M. Patry.

«J’ai réservé une heure et demie il y a quelques semaines à M. Bonin pour répondre à ses questions sur le prochain budget ainsi que noter ses demandes. Vous comprendrez qu’avec mes tâches au sein du conseil et du comité exécutif, je ne peux pas m’asseoir pendant une heure et demie avec tous les conseillers pour le budget. M. Bonin a donc obtenu un privilège. Je ne peux pas prendre 18 pages et répondre à toutes les questions s’y trouvant (dans un aussi court laps de temps avant l’adoption du budget). La direction générale ne passera pas non plus une semaine à répondre à ça», a renchéri Mme Demers.

De son côté, Serge Bonin a de nouveau demandé à la Ville de revoir ses façons de faire et de s’inspirer d’autres grandes municipalités québécoises. Selon lui, le conseil municipal devrait consacrer plusieurs journées à l’analyse du budget et pour répondre aux questions des conseillers, comme cela se fait dans certaines grandes villes.

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