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Cartographies imaginaires en vitrine

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Les gravures ont été réalisées à partir de motifs captés par la technique du cyanotype. CRÉDIT : AUDE MALARET

15 juin 2020 10:25

Composée de 16 gravures rehaussées au crayon de couleur, Nous ne contrôlons pas le soleil est une installation de Marie-Claude Drolet. L’œuvre est exposée dans la vitrine de Regart jusqu’au au 26 juin.

Nous ne contrôlons pas le soleil est l’aboutissement d’un processus mené par Marie-Claude Drolet. Sur la route entre Québec et Lunenburg en Nouvelle-Écosse, l’artiste a capté les silhouettes d’éléments naturels et artificiels en utilisant un procédé photographique ancien, le cyanotype. 

Sur une surface photosensible, on applique un mélange très réactif aux rayons ultraviolets. L’exposition au soleil permet alors d’y faire apparaître le tracé de ce qui a servi à la couvrir. La technique a permis à l’artiste de faire rapidement une récolte d’éléments expérimentale. Elle a même développé ses images dans un cours d’eau à proximité du lieu des captations. 

Réflexion sur le déplacement, l’œuvre parle de «l’attention qu’on porte au milieu qui nous entoure», explique Marie-Claude Drolet. «C’est une façon de prendre le temps d’être sur place et de sonder les éléments qu’on ne voit pas au premier coup d’œil. De comprendre son milieu aussi.»

L’artiste a ensuite transposé ces motifs captés en plein-air en gravure sur bois pour en faire une série abstraite, répétitive, mais dissemblable. Les hasards de l’estampe font que chacune est différente selon l’encre et la pression exercée. 

Une œuvre organique

Sur les impressions, l’artiste est intervenue au crayon de couleur pour «retracer les espaces libres» dans un dégradé de couleurs dispersé sur l’ensemble des œuvres. De ces ajouts colorés sont apparus «de nouveaux réseaux et de nouvelles compositions», dont «on sent l’aspect naturel» à travers les éléments graphiques et organiques.  

Toutes ensemble réunies, sous la forme d’un grand rideau qui occupe entièrement l’espace de la petite galerie, les œuvres évoquent des cartographies imaginaires. L’expérimentation de Marie-Claude Drolet a d’ailleurs été pensée spécifiquement pour l’espace de la vitrine, dont elle a utilisé les caractéristiques architecturales.

Originaire de Saguenay, Marie-Claude Drolet vit et travaille à Québec. Après des études en arts visuels à l’UQAC, elle a poursuivi en sculpture à la Maison des métiers d’art de Québec. Elle a présenté son travail dans le cadre de d’expositions individuelles et collectives dans la province et à l’étranger. 

Le 16 juin, une capsule sonore sera mise en ligne sur le site Web du centre d’artistes en art actuel. Dans l’enregistrement, l’artiste parlera de l’œuvre et de sa démarche artistique.

Marie-Claude Drolet sera présente le 26 juin de midi à 17h pour rencontrer, à distance bien sûr, les visiteurs lors d’un finissage progressif. L’installation sera ensuite démontée. 

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