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Regard artistique sur le tunnel Québec-Lévis

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CRÉDIT : COURTOISIE

08 oct. 2021 08:37

Regart, centre d’artistes en art actuel, présente l’exposition la Commission des liens jusqu’au 24 octobre prochain. Laure Bourgault et Marc-Antoine Blais agissent à titre de commissaires dans cette exposition qui prend la forme d’une commission d’enquête à la fois sérieuse, mais aussi humoristique

Les deux artistes sont passionnés par l’urbanisation et le développement urbain, en plus d’être tous deux originaires de Gatineau et résidents de Montréal depuis quelques années. La Commission des liens est la deuxième exposition qu’ils présentent en collaboration.

Tous les deux issus du milieu universitaire, ils ont fait des recherches sur l’histoire des liens qui relient Lévis à la Capitale-Nationale, depuis l’époque du pont de glace. L’exposition s’inscrit dans la programmation de Regart sur le thème de la décroissance.

«Si on réfléchit dans une perspective ‘‘décroissanciste’’, quels seraient les liens vers la décroissance avec un peu d’humour? Voyager en imagination, enlever les liens, télétravailler… Ça, c’était (nos réflexions) avant la pandémie, ça s’est révélé être d’actualité ironiquement», illustre Mme Bourgault.

Le duo d’artiste a commencé le projet il y a un an et demi et depuis tous les changements apportés au tunnel interrives ont fait évoluer leur travail.

«Le projet de l’infrastructure n’était pas dans sa forme actuelle et ça ne nous semblait pas une vision d’aménagement de l’espace de l’urbanisme qui était en accord avec le mouvement de croissance, a commencé Laure Bourgault. On a eu plus de points de vue nuancés que de points de vue radicalement contre. Plusieurs résidents de Lévis disaient que oui, il y avait un réel besoin en matière de transport, mais que souvent on présente le troisième lien comme la seule option possible alors qu’il y aurait d’autres moyens beaucoup moins coûteux et plus écologiques.»

Sur le terrain

Afin de mieux comprendre l’ampleur de la situation et d’avoir l’avis des résidents sur les impacts de ce projet, les artistes sont allés sur le terrain à la rencontre des Lévisiens et Lévisiennes.

«Tu dis les mots troisième lien, et souvent, il y a quelque chose qui se passe dans le regard des gens. Pour ou contre, ça ne laisse jamais personne indifférent», souligne Marc-Antoine Blais.

Ils ont décidé d’écarter la possibilité d’avoir l’avis de spécialistes ou de politiciens afin d’aborder le projet avec un autre regard et de multiplier les approches.

«On mobilise plusieurs voix avec la commission. On parlait de la voix de spécialistes, mais c’est de reprendre un peu ces codes-là, un peu une parole qu’on dénonce et plus on progresse dans l’exposition plus c’est visible. C’est une commission qui dérape parfois, qui est un peu trop champ gauche. C’est ce jeu-là qui nous intéressait de prime abord», a ajouté M. Blais.

S’ils teintent la commission de leur propre point de vue, la position de commissaires permet d’ailleurs à Laure Bourgault et Marc-Antoine Blais de garder une distanciation et de mettre les intervenants au premier plan.

«Notre logique, c’était une logique de réflexion et de problématisation des enjeux que le troisième lien soulève. C’est un peu ce qui a guidé notre démarche, de soulever des questions plutôt que d’y apporter des réponses», a fait valoir l’artiste.

Le duo d’artistes montréalais envisage bien des projets pour l’avenir de la Commission des liens. Toutefois, rien n’est encore décidé.

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