Alerté par les cris, un participant, Daniel Guillemette, qui détient une formation de premier répondant, est intervenu tout de suite en effectuant les manœuvres de réanimation accompagné d’une autre participante, Marie-Josée Larocque.
Coup de chance pour Jack Dufresne, le centre de pickleball possède un défibrillateur. C’est grâce à l’utilisation de ce dernier par l’équipe du centre, combinée aux manœuvres de réanimation que Jack Dufresne est revenu à la vie après une mort subite d’environ quatre minutes. Il a ensuite été transporté à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec où il a été confirmé que Jack Dufresne avait bel et bien fait un arrêt cardiaque en raison de deux artères bouchées en totalité.
«Je n’ai pas vu tout ce qui s’est passé, on me l’a raconté, bien sûr. Je sais juste que, quand je suis sorti d’ici, j’étais conscient que tous les gens m’applaudissaient. C’est en arrivant dans l’ambulance que j’ai dit à l’ambulancier que je pensais avoir fait une grosse chute de pression. Et il m’a dit :_“Je pense que vous n’avez pas compris monsieur. Normalement, la personne qui est dans la civière ne parle pas”. C’est là que ça m’a frappé et que j’ai réalisé que la vie est fragile», relate Jack Dufresne.
Jean Malboeuf, conjoint de la propriétaire de Pickleball Lévis et porte-parole du centre, s’était fait un devoir de se prévaloir d’un défibrillateur, fort de son expérience personnelle.
«Moi-même, étant un survivant de cinq défibrillations en 15 minutes, quand ma conjointe a ouvert le centre, c’était une condition sine qua non qu’il fallait investir dans la formation, dans un protocole d’urgence et dans un défibrillateur», raconte Jean Malboeuf.
Un retour au centre
Après avoir été hospitalisé pendant deux semaines, Jack Dufresne a effectué son retour au centre Pickleball Lévis le 4 juillet. C’est avec beaucoup d’émotions qu’il a pu rencontrer les gens qui lui ont permis de reprendre vie.
«Les anges gardiens, j’y crois et vous êtes des anges gardiens pour moi. C’est incroyable ce qui s’est passé. Il y en a plusieurs qui n’ont pas la chance de revenir», souligne Jack Dufresne.
Toujours en convalescence pour se remettre de son opération, le survivant se dit très chanceux de ne pas avoir de séquelles permanentes de cet événement. Rempli de gratitude, il reconnaît aussi la chance qu’il a eue de se trouver au bon endroit au bon moment.
«Je ne pensais pas que j’avais des problèmes. J’étais asymptomatique, donc je n’ai eu aucun signe de pincements. Quand je suis venu jouer au pickleball la journée du tournoi, je ne m’attendais pas à vivre cette expérience-là, mais le pickleball m’a sauvé la vie, parce que ça aurait pu arriver n’importe où. En forêt, en montant une montagne, en conduisant, qu’importe», exprime Jack Dufresne.
Apprendre de l’expérience
Bouleversée de cette expérience, l’équipe du centre Pickleball Lévis souhaite sensibiliser les entreprises du Québec à se munir d’un défibrillateur, malgré le coût de ce dernier.
«Malheureusement, il n’y a pas de réglementation qui oblige [d’avoir un défibrillateur]. C’est ce qui a fait la différence pour que Jack soit encore parmi nous. Nous voulons sensibiliser le gouvernement, sensibiliser les commerces qui voient peut être ça comme une dépense, un défibrillateur de 2 000 $, 3 000 $ ou 4 000 $, mais la vie n’a pas de prix», martèle Jean Malboeuf.
Daniel Guillemette ajoute qu’«on connaît l’importance du défibrillateur et on sait que les manœuvres doivent se passer dans les 10 premières minutes. Si on n’agit pas là, on l’a vu, les premiers répondants sont arrivés dans un délai de 10 minutes, les ambulances un petit peu plus tard, donc le fait d’avoir un défibrillateur sur place permet de faire une première action tout de suite puis donner la chance à la personne de survivre».