Né en 1957 à Lévis, le technicien en arpentage de métier n’a découvert la natation qu’à l’âge de 30 ans.
«J’ai toujours été actif, mais la natation, j’ai commencé sur le tard. J’ai vraiment trouvé ma voie. Depuis l’âge de 30 ans, je nage au minium trois fois par semaine et je n’ai jamais arrêté depuis ce temps. Ça fait maintenant presque 40 ans que je pratique ce sport qui me passionne et m’apporte beaucoup», explique Pierre Létourneau.
À ses débuts en cours de natation, il s’est rapidement fait suggérer de s’inscrire à des compétitions en eau libre, un univers encore marginal à cette époque, mais dans lequel il trouve rapidement sa place.
«On partait avec un groupe d’amis faire des compétitions à Magog et les défis ont augmenté, mentionne le Lévisien. J’ai commencé avec des deux kilomètres et ensuite, des huit kilomètres. J’avais beaucoup de succès et je me suis aperçu que j’avais une énorme endurance. J’étais un nageur qui n’était pas extrêmement rapide, mais j’étais un nageur d’endurance.»
Des défis de plus en plus grands
Dès lors, il se lance dans différentes aventures de nage de longue distance. Sa première a lieu en 2003, alors qu’il traverse les 18 kilomètres du lac Matapédia, au Bas-Saint-Laurent. Nullement rassasié, l’année d’après, il y retourne pour compléter un aller-retour du lac pour un total de près de 37 kilomètres en 11 heures. Il a été le premier à réaliser cet exploit.
En 2005, Pierre Létourneau devient le 12e nageur à boucler le tour de l’île d’Orléans. Âgé de 47 ans à ce moment, il a complété les 77 kilomètres en 15 heures et 15 minutes.
«C’était une épreuve titanesque, décrit Pierre Létourneau. J’ai commencé à 8h le matin et j’ai terminé à 23h15. C’était extrêmement difficile. Il faut être déterminé, très déterminé.»
L’année suivante, il devient le premier homme à faire les 250 kilomètres qui séparent Montréal et Québec à la nage. Réalisé par étapes, il a réussi le tout en sept jours, pour une moyenne de 35 kilomètres par journée.
En 2010, il a également parcouru les 170 kilomètres séparant Lévis et Rivière-du-Loup, malgré des difficultés liées à la température qui l’ont obligé à abandonner une partie du parcours.
En 2007, la Ville de Lévis a donné son nom à la piscine municipale du Centre culturel de Lévis.
«Je ne m’y attendais vraiment pas en 2007. 18 ans après avoir commencé à nager, j’avais une piscine qui portait mon nom. J’en suis très fier», avoue Pierre Létourneau.
Nager pour le plaisir
Si au travers de ses exploits Pierre Létourneau mettait de l’avant la prévention du suicide et d’autres causes qui lui tiennent à cœur, il pratique aujourd’hui la nage pour son plaisir.
Même s’il est principalement guidé par la passion plutôt que la recherche de défis, le nageur lévisien a réalisé un nouvel exploit digne de mention, lui qui a complété 400 sorties de nage dans le fleuve Saint-Laurent entre le 8 avril 2021 et le 27 septembre 2025.
«Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui vont refaire ça! J’ai toujours aimé le fleuve et j’y trouve une beauté extraordinaire. À toutes les fois que j’y vais, c’est un bonheur renouvelé. Ce sont des moments de bonheur extraordinaires, j’ai l’impression d’être seul au monde», conclut celui qui compte continuer de nager dans les eaux du long cours d’eau.