mercredi 18 juin 2025
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Bilan annuel de la DPJ

L'APTS s'inquiète pour un «réseau chancelant et un avenir inquiétant»

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Le président de l'APTS, Robert Comeau. Photo : Courtoisie - APTS

13 juin 2023 03:05

L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a profit du bilan 2023 de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), déposé ce matin et intitulé En équilibre vers l'avenir, pour de nouveau partager ses inquiétudes face à ce volet du réseau de la santé et des services sociaux.

«Nous savons à quel point, tant du côté des directions de la DPJ à travers le Québec que de celui des personnes qui travaillent sur le terrain - qui se donnent corps et âme pour nos enfants - les efforts se font sans relâche. Le personnel tient encore une fois le réseau à bout de bras cette année! Avec la pénurie de main-d'œuvre qui s'aggrave de jour en jour et le peu de mesures concrètes pour l'attraction et la rétention du personnel, nous constatons que nous sommes loin d'atteindre l'équilibre et que l'avenir est pour le moins inquiétant», a lancé le président de l'APTS, Robert Comeau.

Dans le document transmis aux médias, l'APTS a déploré l'insuffisance des ressources dans les centres jeunesse, les lacunes dans la transition vers l'âge adulte et la limitation de l'accès aux services de réadaptation. Pour corriger le tir, l'APTS veut notamment que le gouvernement provincial recrute des professionnels qualifiés, augmente les ressources financières ainsi que matérielles de la DPJ et favorise davantage la collaboration entre les acteurs impliqués.

«Partout à travers le Québec, des intervenant·e·s s'inquiètent quotidiennement du temps qu'il·elle·s peuvent réellement accorder aux jeunes Québécois·es avec tous les cas à gérer. Les centres jeunesse se portent-ils mieux qu'avant la commission Laurent? La réponse est malheureusement non. Beaucoup de nos membres sont épuisé·e·s, tant mentalement que physiquement. La charge mentale liée aux dossiers qui s'ajoutent jour après jour vient s'ajouter à la peur de commettre, par manque de temps, une erreur qui aurait des conséquences dramatiques», a illustré Sébastien Pitre, responsable du dossier de la protection de la jeunesse à l'APTS.

Du même souffle, la centrale syndicale a critiqué le gouvernement caquiste pour avoir décidé de «façon unilatérale» de verser une prime uniquement au personnel du secteur de l'évaluation et de l'orientation en protection de la jeunesse, «mettant ainsi de côté la majorité des acteur·rice·s du milieu». Estimant que cette décision est «contraire aux principes mêmes de la négociation collective», l'APTS s'est tournée vers les tribunaux «afin de défendre le droit d'association et à une négociation juste, libre et équitable».

«J'aimerais dire que le gouvernement tente par tous les moyens d'épauler le secteur de la DPJ, mais le mieux qu'il a trouvé à faire dernièrement a été de déposer des offres discordantes, porteuses de bisbille. Nous ne sommes pas tombé·e·s dans le panneau, c'est décourageant de voir un tel manque de compréhension de la part du gouvernement face aux répercussions de cette décision. Il faut prendre la situation au sérieux, voir au-delà des négociations à venir et penser aux jeunes Québécois·es. Devant la diminution alarmante des effectifs dans toutes les régions du Québec, il est urgent de renforcer les équipes et d'augmenter les ressources. Des centaines de postes vacants et un manque de familles d'accueil créent des situations préoccupantes, avec des listes d'attente très longues et une protection insuffisante pour les enfants et les jeunes», a conclu le président de l'APTS.


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