Dans une conférence intitulée Comment ça impossible?, où il tente de voir les échecs différemment et explique comment ce sont ceux-ci qui l’ont mené vers ses réussites, Gino Chouinard a choisi de mettre en lumière les moments difficiles de sa vie qui lui ont permis de connaître la carrière qu’il a connue. Il a expliqué comment son départ de Salut Bonjour l’a forcé à faire le récapitulatif de sa vie.
«En quittant ma vie du matin après 17 années en semaine et 4 le week-end, ça m’a forcé une espèce de retour sur mon parcours et, à ma plus grande surprise, ce moment-là m’a permis de découvrir un truc que j’avais oublié, masqué par le succès des dernières années. J’avais oublié à quel point les premières années avaient été tough. Quand j’ai voulu faire ce métier-là, j’en ai arraché, ç’a été difficile et j’avais un vent de face», raconte d’entrée de jeu Gino Chouinard.
Si son désir initial était de devenir comédien, l’animateur s’est rapidement rendu compte qu’il n’était pas taillé pour ce métier, puisqu’il a été refusé à toutes les écoles de théâtre auxquelles il s’était inscrit. Il a même raconté comment on lui a refusé de participer à une audition pour faire partie des candidats en banque pour une de ces écoles. Il a toutefois réalisé que c’était plutôt l’animation qui l’intéressait.
Par la suite, ce sont de nombreux échecs dans des radios et des télévisions communautaires qui l’ont mené à essayer différents emplois, comme préposé aux bénéficiaires et homme de ménage, sans jamais arrêter d’essayer d’atteindre son but d’animer à la télévision. Alors qu’il est maintenant un symbole de perfection télévisuel au Québec, ses expériences et ses échecs ont mené Gino Chouinard à ce statut.
«Je pense que j’ai toujours été à la recherche de choses qui fonctionnaient, qui allaient bien, mais pour y arriver, il faut expérimenter. Je pense sincèrement que si j’ai vu l’antenne quatre heures par jour avec les médias sociaux qui nous imposent un stress incroyable, si j’ai parlé à des politiciens et à des gens qui vivent des drames, sans jamais trop faire de faux pas, à réussir à danser, je pense que c’est parce que j’ai tout essayé avant. C’est pour ça que j’ai choisi de parler de mes échecs», répond l’animateur quant à son rapport à l’insuccès.
La mentalité de croissance
Lors de sa conférence, Gino Chouinard a parlé de Carole Dweck, une professeure de psychologie sociale à l’Université Stanford, qui a écrit sur la mentalité fixe et la mentalité de croissance. Il a expliqué comment une mentalité fixe nous garde dans l’idée qu’on ne peut pas changer et nous empêche de croître. La raison pour laquelle il attribue autant d’importance à ses échecs, c’est qu’il croit que la mentalité de croissance lui a permis de grandir de ceux-ci.
«Quand vous étiez plus jeunes, le regard de l’autre et l’orgueil, vous ne les aviez pas. Plus vous appreniez à tomber, plus vous appreniez à vous relever. Plus vous avez appris à vous relever, plus vous avez appris à moins tomber. Quand on devient adulte, le regard de l’autre et l’orgueil nous empêchent d’essayer des choses, d’aller plus loin et d’oser. Maintenant, ma façon de réfléchir à ce qui m’occupe au quotidien, c’est qu’il n’est plus question que je passe à côté d’une occasion d’apprendre, même s’il y a un risque d’échouer. Je suis prêt à l’assumer, à le vivre et à l’essayer maintenant», ajoute Gino Chouinard.