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Balado

Une Lévisienne veut offrir une «main qui berce»

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Photo : Capture d’écran - Youtube

10 nov. 2025 06:30

L’enseignante au secondaire et doctorante en lettres lévisienne, Martyne Pigeon, anime le nouveau balado La main qui berce, qui traite de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), de ses scandales et des familles en difficulté. Les deux premiers épisodes sont disponibles sur les plateformes d’écoute en ligne.

Initié conjointement avec une coopérative du même nom, La main qui berce est un projet qui a pour but de mettre en lumière les rouages de la DPJ et pour aider les familles en difficulté au Québec afin «d’éviter les signalements à la DPJ ou dans le but que le signalement ouvert soit rapidement fermé, à la faveur des familles biologiques».

«J’ai décidé de faire ça, parce que depuis 2016, je remarque beaucoup de choses et de parents en détresse. Je suis sur des blogues de parents et je me rends compte qu’ils ont besoin d’aide. Moi, j’ai déjà eu deux signalements qui ont été fermés tout de suite, parce qu’ils étaient non-fondés, donc je sais à quel point ça peut être stressant d’avoir des signalements à la DPJ», explique Martyne Pigeon.

Avec le balado, l’enseignante espère pouvoir offrir les outils aux parents qui reçoivent des signalements à mieux comprendre comment y répondre adéquatement.

«À la DPJ, les gens qui y travaillent, ils n’aiment pas trop être challengés dans leur décisions ou ils veulent l’être de façon intelligente, avec des arguments. Donc, les gens qui ont un dossier ouvert, parfois, vivent de la détresse psychologique et ils ne font pas avancer les débats, ils ne font pas voir de nouveaux points de vue. Les parents qui sont en détresse et qui vont rencontrer les intervenants vont chercher de l’aide auprès de gens qui les réconfortent et, malheureusement, ça les dessert», précise Martyne Pigeon.

Pas une critique de la DPJ

Si le balado peut parfois porter un regard sévère sur des décisions de la DPJ, celui-ci ne se veut pas une critique de l’institution. Son animatrice tient à saluer les bons coups, autant qu’elle désire mettre de l’avant les erreurs commises par cette instance.

«Ce n’est pas nécessairement (une critique de la DPJ), c’est plus un regard qui est global et qui est sans tabou. Les bons coups sont vus. On a des gens qui sont rendus avocats ou comptables et ils sont passés par la DPJ. Il y a des bons coups et c’est important de les mentionner, parce qu’il en faut une protection de l’enfance au Québec. Mais il faut aussi pousser la réflexion pour voir, de façon optimale, ce serait quoi la meilleure méthode. Est-ce qu’il y a des pratiques qu’on peut améliorer ou des choses qu’on peut faire pour aller plus loin dans les interventions et devenir plus efficace peut-être?», clarifie Martyne Pigeon.

Les épisodes

Actuellement, six épisodes sont déjà produits et la coopérative est en recherche de financement pour produire les six prochains, dont les thèmes sont déjà choisis. Parmi ceux qui sont déjà enregistrés, ces épisodes abordent la loi de la protection de la jeunesse avec Me Vivan Nguyen, les enjeux de l’intervention avec trois ex-intervenantes de la DPJ, les familles d’accueil, le scandale des bébés roses, les ex-placés et la violence conjugale et son interprétation chez les intervenantes DPJ.

«Dans le premier épisode, on veut vulgariser la loi pour les parents qui ne la comprennent pas, assure Martyne Pigeon. Le parent, entend tout et son contraire et il y a un problème flagrant avec ça, puisqu’il y a des gens qui se prennent pour des avocats. Moi, je ne suis pas avocate et je n’ai pas le droit de me prendre pour une avocate. Donc, j’ai demandé à une avocate de venir parler pour vulgariser la loi.»

Si les six premiers épisodes ne présentent pas le point de vue de personnes qui sont toujours à l’emploi de la DPJ, l’animation tente de produire un prochain épisode avec Leslie Hill, directrice nationale de la protection de la jeunesse. 

Les informations quant au financement pour la production des prochains épisodes sont disponibles sur le site Web de la coopérative, au www.lamainquiberce.com.

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