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Finances personnelles

Une 15e édition pour le mois de la littéracie financière

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Photo : Unsplash - PiggyBank

11 nov. 2025 06:30

En 2011, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada a lancé l’initiative du mois de la littéracie financière pour faire la promotion de ce sujet auprès de la population, tout le mois de novembre. Le Journal a discuté avec Espace Finances, un organisme qui fait la promotion de la littéracie financière depuis 1987 à Lévis, pour en comprendre l’importance.

D’emblée, la littéracie financière est la capacité de comprendre, de gérer et de prendre de meilleures décisions avec son argent au quotidien. En 2025, la 15e édition du mois de la littéracie financière a pour thème Parlons d’argent et pour objectif de briser les tabous, de renforcer la confiance financière et de favoriser les comportements éclairés. Selon, Mario Pelchat, formateur chez Espace Finances, c’est primordial, puisque la situation au Québec est problématique.

«Il y a des constats qui sont préoccupants au Québec. Malgré tous les efforts qui sont faits depuis les 15 dernières années pour augmenter la littéracie financière, elle reste insuffisante. Le dernier indice de la littéracie financière appliquée publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF) a donné une note de 54,1 % aux Québécois, selon un sondage de 2021. Ce que ça vient noter, c’est le reflet d’une compétence limitée en matière de finances personnelles, une méconnaissance des produits financiers et une attitude imprudente face aux décisions économiques», explique-t-il.

En ce sens, le Plan d’action 2024-2026 développé par l’AMF met l’accent sur trois enjeux majeurs, soit le développement de la littéracie financière, la concertation des différents acteurs pour augmenter la littéracie financière et de brosser un portrait de la situation en éducation financière et l’adapter aux nouvelles réalités économiques, comme l’inflation et  la transformation numérique.

C’est pour cette raison qu’Espace Finances offre notamment des activités d’éducation, des capsules ainsi que des consultations financières pour les gens qui éprouvent des difficultés à boucler les fins de mois.

«Un des éléments de notre mission, c’est d’outiller les citoyens pour qu’ils prennent des décisions éclairées et, surtout, qu’ils développent leur autonomie financière», explique Mario Pelchat.

L’IA et la gestion financière

Dans les dernières années, l’intelligence artificielle (IA) a changé la manière qu’ont les gens de s’informer par rapport à leurs finances. Selon un sondage Léger commandé par l’AMF, 23 % des adultes québécois auraient utilisé l’IA au cours des 12 derniers mois pour s’informer sur la gestion de leurs finances personnelles.

«Ce qui est étonnant de ce sondage, c’est la disparité parmi les groupes d’âge, souligne Mario Pelchat. Ce que le sondage révèle, c’est que 43 % des 25 à 34 ans utilisent l’IA à des fins financières, par rapport à 8 % chez les 65 ans et plus. On note également que 88 % des utilisateurs se disent satisfaits par les résultats, mais l’AMF nous rappelle que ça apporte des risques importants, soit d’avoir une information inexacte, voire biaisée, un manque de transparence sur les sources ainsi que l’influence des algorithmes sur les décisions personnelles. C’est un facteur à surveiller.»

L’anxiété financière

Selon Mario Pelchat, 85 % des Québécois souffrent d’anxiété financière, dont 46 % de façon marquée. C’est pour diminuer ce nombre qu’Espace Finances tente d’éduquer la population.

«Ce n’est pas en vain qu’on tape sur le clou depuis une quinzaine d’années pour essayer d’augmenter la littéracie financière, martèle Mario Pelchat. Quand on mesure l’anxiété financière, on regarde trois variables, soit la situation familière et familiale, le niveau de connaissance financière ainsi que les préoccupations envers les différents aspects, comme le renouvellement d’hypothèque ou l’augmentation du loyer. Ça, ce sont les facteurs externes, mais un des piliers de l’anxiété financière, c’est le niveau de connaissance financière. Ce qu’on dit, c’est qu’en augmentant la littéracie financière chez les gens, par ricochet, on va aider les gens à vivre moins d’anxiété par rapport à leurs finances personnelles.»

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