mardi 18 novembre 2025
Votre Journal. Votre allié local.

Communauté > Actualités

CAPJ Lévis

Le 55 changera d’adresse

Les + lus

Photo : Archives - Gilles Boutin

17 nov. 2025 08:00

Après plusieurs mois de discussions, l’accueil inconditionnel Le 55 quittera officiellement le coin de l’avenue Bégin et de la côte du Passage pour s’installer dans le secteur de la rue Charles-Rodrigue.

S’il est trop tôt pour annoncer une date exacte, l’été 2026 est visé pour le déménagement. D’ici là, les services demeurent offerts dans les locaux actuels. Pour effectuer ce changement, la ministre responsable des Services sociaux, Sonia Bélanger, a confirmé un montant de 350 000 $, alors que la Ville de Lévis soutient financièrement à hauteur de 400 000 $.

Rappelons que Le 55 s’est implanté dans le Vieux-Lévis en 2022. Depuis ce temps, beaucoup d’encre a coulé, notamment en raison d’ennuis causés par des usagers rapportés par le voisinage.

Le projet avait été lancé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) dans un contexte de hausse marquée de l’itinérance dans la région. Selon le dénombrement de 2022, Chaudière-Appalaches comptait 293 personnes en situation d’itinérance, une augmentation de 16 % depuis 2018.

«On est passé d’une itinérance cachée parce qu’il y avait peu de personnes dans les rues à une situation d’itinérance où des personnes sont dans les rues et les parcs. On se compte chanceux parce qu’en Outaouais, c’est 268 % d’augmentation et les Laurentides, 109 %, mais c’est quand même majeur. On a deux pôles, un à Lévis, qui représente environ 56 % des personnes en situation d’itinérance, et Saint-Georges, qui est à 29 %», a expliqué Michel Laroche, directeur du programme santé mentale et dépendance au CISSS-CA.

C’est dans ce contexte que l’accueil inconditionnel s’était implanté à Lévis.

«Avec le financement de 4 M$ qu’on utilise pour déployer des services, on a fait le choix de développer des accueils inconditionnels. Dans Lévis, c’est le CAPJ (Centre d’aide et prévention jeunesse) qui avait levé la main pour relever ce défi. On s’est assuré qu’on avait le financement nécessaire pour développer et offrir le soutien clinique et la présence d’intervenants pour se retrouver à avoir une offre de services convenable», a indiqué Michel Laroche.

Une cohabitation devenue difficile

Au fil des mois, plusieurs voisins, commerçants et organismes ont souligné la cohabitation parfois difficile avec les usagers du centre. Le déménagement du 55 est ainsi devenu un enjeu important au sein de la communauté.

«Le phénomène mondial (d’itinérance) a augmenté dans les trois dernières années. L’écart entre les plus pauvres et les plus riches a grandi, ce qui fait en sorte que le local qu’on occupe actuellement, on s’est rendu compte assez rapidement qu’il n’était pas le mieux adapté. […] L’accueil inconditionnel fait partie de la solution. Ce n’est pas l’unique solution, mais c’est un gros morceau au niveau des nuits. Les personnes qui vivent la situation d’itinérance, ce n’est pas ça le problème. Le problème, c’est vraiment l’état de l’itinérance. Les trois partenaires, on s’est mis ensemble pour déployer un plan cohérent pour rendre des services efficaces à ces gens», a souligné Jean-Philippe Gagnon, directeur général du CAPJ Lévis.

Selon lui, le nouveau site permettra de réduire les situations dérangeantes, tant pour les usagers que pour le voisinage, tout en favorisant un environnement plus sécuritaire.

«On va être capable de déployer ce service dans un milieu beaucoup plus adapté, beaucoup plus efficace et beaucoup plus sécuritaire pour toutes les personnes impliquées. Le profil de ces personnes-là s’alourdit, donc notre réponse, c’est d’améliorer notre service et ça passe par un lieu propice à ça, au niveau de la sécurité pour les voisins et de nos intervenants ainsi que de l’efficacité», a ajouté Jean-Philippe Gagnon.

Notons également qu’un comité de cohabitation sera mis sur pied afin de maintenir un dialogue constant entre les parties prenantes et les citoyens du quartier concerné.

La Ville de Lévis, qui a également eu son mot à dire dans le dossier, n’a pas caché sa fierté de voir le projet de déménagement prendre forme.

«Dans notre dernier sondage à la population, on avait une forte appréciation de la population par rapport au sentiment de sécurité. Ces résultats démontrent l’importance que la Ville de Lévis accorde au bien-être de nos citoyens. […] On avait mis en place des critères d’implantation. On souhaitait être dans un axe routier plus passant. Dans le Vieux-Lévis, le fait que ce soit sur un coin de rue, c’était problématique, il n’y avait pas d’espace tampon. Il y avait aussi l’accès au transport en commun, l’accès universel, la mixité sociale dans le quartier et de ne pas se placer près d’une garderie ou d’une école», a conclu Laura Gagnon, conseillère en développement social et communautaire à la Ville.

Les + lus