«Comme père de famille, mais aussi comme ministre de l'Éducation, ça me bouleverse de voir tous ces gestes de violence qui sont posés dans nos écoles, que ce soit de la violence entre les élèves, ou envers nos enseignants et le personnel scolaire. De tels comportements n'ont pas leur place dans nos écoles. C'est pourquoi on a travaillé dans les derniers mois sur des mesures concrètes à prendre pour contrer la violence et l'intimidation dans nos écoles. Je suis fier de présenter ce plan et je suis confiant qu'il sera bénéfique pour le réseau», a déclaré M. Drainville.
Ce plan, dont les investissements actuels se chiffrent à 30 M$ sur cinq ans, se décline en quatre axes, soit documenter, former, sensibiliser et soutenir.
Concrètement, les établissements scolaires devront désormais consigner le nombre d'événements de violence et d'intimidation et transmettre ces données au ministère de l'Éducation.
Tous les élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire recevront également de l'enseignement obligatoire afin de développer leurs compétences personnelles, sociales et émotionnelles. Entre sept et neuf heures devront être consacrées à ce sujet au cours de l'année scolaire.
Également, l'ensemble du personnel scolaire sera formé «sur les actions préventives et les interventions les plus efficaces lorsque des situations de violence, dont les violences à caractère sexuel, et d'intimidation surviennent».
Pluie d'actions de sensibilisation...
En collaboration avec le ministère de la Sécurité publique (MSP), le Programme de prévention de la délinquance par le sport, les arts et la culture sera bonifié. Ce programme cible les jeunes présentant des facteurs de vulnérabilité augmentant la délinquance ainsi qu'aux gangs de rue.
Toujours en collaboration avec le MSP, la ligne RENFORT, mise sur pied en juin 2023 par la Ville de Montréal, sera aussi bonifiée pour être implantée partout au Québec. Cette ligne d'écoute et de soutien, confidentielle et gratuite, permet à des proches et à des intervenants scolaires de discuter avec des personnes qualifiées de leurs préoccupations liées à la violence armée ou de leurs inquiétudes concernant un membre de leur famille, en plus d'être dirigés vers des ressources compétentes ou de la documentation pertinente.
Une semaine sur la prévention de la violence sera également organisée pour permettre de mieux sensibiliser les élèves et le personnel du réseau de l'éducation. Sa première édition se tiendra lors de la prochaine année scolaire. Une journée sera prévue pour réunir des chercheurs ainsi que le personnel du réseau scolaire et les partenaires.
De plus, le gouvernement élaborera une campagne publicitaire visant la prévention de la violence et de l'intimidation. Cette campagne sera déployée lors de la prochaine rentrée scolaire.
... et de soutien
Bien que les écoles aient déjà l'obligation de se doter d'un plan de lutte contre la violence et l'intimidation, le gouvernement transmettra prochainement à l'ensemble des établissements du réseau scolaire un modèle pour les épauler dans l'élaboration de leur propre plan.
Également, une ressource professionnelle devra être embauchée par centre de services scolaire ou par commission scolaire ainsi que dans le réseau privé. Cette ressource sera responsable de la coordination des actions découlant du plan et travaillera à la fois en prévention de la violence et en promotion de la santé mentale et du bien-être.
Québec veut que les sommes réservées pour ce plan permettent la formation d'équipes d'intervention spécialisées dans les établissements scolaires ciblés en fonction du risque de violence, des ressources disponibles ainsi que des besoins du milieu.
De plus, un protocole d'urgence en cas d'événements majeurs de nature violente sera obligatoire dans chaque établissement scolaire.