La TROCCA et la CTROC jugent insuffisant l’investissement de 36 M$ accordé aux quelque 3 000 organismes financés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, «soit 9,7 % du rehaussement de 370 M$» qu’ils demandaient. «Avec un rehaussement en moyenne de 12 000 $, le ministre Carmant ne permet pas aux organismes communautaires autonomes de faire face aux immenses défis auxquels ils sont confrontés. Clairement, il y a un manque de volonté politique provenant de la CAQ pour vouloir soutenir le filet social québécois», ont déploré les deux regroupements.
Du même souffle, la TROCCA et la CTROC arguent que la proportion du financement dédiée à la mission globale est désormais à «son plus bas niveau». Elles soutiennent qu’elle «est passée en dessous de 53 % en 2021 alors que les organismes d’action communautaire autonome demandent qu’une proportion minimale de 80 % soit dédiée au financement à la mission globale».
«Comment voulez-vous que les organismes communautaires autonomes puissent soutenir les personnes vulnérables s'ils sont en constante rédaction de projets temporaires, offrant des emplois temporaires et créant des réponses temporaires à des besoins permanents de la communauté», a déploré Murielle Létourneau, directrice de la TROCCA.
Croyant «à la nécessité d’un réseau de la santé et des services sociaux public, bien financé et répondant aux besoins», la TROCCA et la CTROC estiment que le gouvernement aurait dû investir davantage dans ces missions. Elle craint que les baisses d’impôt prévues dans le budget 2023-2024 du Québec «réduisent les possibilités de solidifier le filet social québécois» et qu’il s’agisse «d’une porte ouverte à la privatisation de la santé et des services sociaux».