vendredi 13 décembre 2024
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Rapport de contre-expertise

Une facture salée pour l’option de réhabilitation Chocolats Favoris dans le Vieux-Lévis

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Photo : Archives - Gilles Boutin

19 nov. 2024 02:32

Les résultats du rapport indépendant commandé par la Ville de Lévis afin d’obtenir une contre-expertise sur le dossier de la demande de démolition de la bâtisse des Chocolats Favoris, située au 32, avenue Bégin dans le Vieux-Lévis, ont été publiés, le 18 novembre dernier. Les experts recommandent la démolition du bâtiment, bien qu’un scénario de sauvegarde serait possible, ce dernier nécessitant un investissement de plus de 2,6 M$.

Rappelons qu’en janvier dernier, le comité de démolition de la Ville de Lévis avait demandé une contre-analyse indépendante de l’état du 32, avenue Bégin, afin d’avoir un portrait clair de la situation.

Dans ce rapport, les experts ont présenté trois scénarios «envisagables», dont celui d’une réhabilitation du bâtiment, celui d’une réhabilitation et une modification majeure du bâtiment ainsi que la démolition et la reconstruction de ce dernier.

«En même temps, il accuse son âge et porte les traces des changements d’usage et des nombreuses modifications effectuées au fil du temps par les différents occupants qui ont suivi la famille Roy après son départ en 1968. De plus, l’état actuel du bâtiment témoigne d’une utilisation intensive depuis de nombreuses années, d’un entretien moins soutenu qu’il n’aurait pu l’être», a-t-on rapporté dans le document portant sur le bâtiment vieux de 115 ans.

La contre-expertise constate «la désagrégation importante des murs massifs en brique et, en particulier, la pourriture de l’extrémité des solives de plancher et autres pièces de bois qui y sont encastrées».

Ce sont notamment des modifications au bâtiment, telles que deux couches de peinture appliquées sur le parement en brique, l’ajout d’isolant du côté intérieur des murs massifs, l’installation d’une membrane autoadhésive sur une partie du parement, le remplacement du système de chauffage d’origine ainsi que le changement d’usage du bâtiment, c’est-à-dire, les activités de préparation de nourriture dans les cuisines, qui ont causé cette désagrégation importante.

En plus des problématiques sur la maçonnerie rapportées, «d’autres composantes sont, elles aussi, en mauvais état», signale le rapport.

Deux scénarios possibles

Ainsi, la firme conclut que le «scénario qui semble le plus ‘‘raisonnable’’ et le moins risqué dans les circonstances, bien que la perte d’un bâtiment patrimonial soit déplorable» est celui de la démolition et de la reconstruction.

Cependant, elle avance aussi qu’une réhabilitation du bâtiment qui permettrait de «conserver le plus possible l’intégrité du bâtiment existant» est «faisable, si la valeur patrimoniale prime et que le budget le permet». Cette dernière nécessiterait notamment d’étayer la charpente en bois et réparer tous les désordres affectant les murs massifs en brique, la charpente en bois et les fondations en pierre ainsi que de remplacer les couvertures, restaurer ou remplacer les portes et fenêtres.

La contre-expertise rapporte toutefois que cette option nécessiterait un investissement d’environ 2,6 M$ avant taxes, «qui nécessite une main-d’œuvre spécialisée et qui se rapproche d’une restauration, un type de projet qui requiert des moyens dont habituellement seules les instances gouvernementales disposent». Cette solution engendre également un risque de devoir remplacer entièrement le parement extérieur de la bâtisse et d’effectuer des réparations majeures aux murs de fondation.

«Cela étant dit, si la réhabilitation de la structure et de l’enveloppe du bâtiment existant est faisable, elle semble, malgré les avantages offerts, risquée en raison de l’ampleur et du coût considérable des travaux nécessaires et de la part d’imprévus que ceux-ci comportent. Il en va de même d’une approche hybride combinant réhabilitation et remplacement des éléments critiques en raison des risques associés, en particulier, aux jonctions entre l’existant et le nouveau. La démolition du bâtiment et son remplacement par une nouvelle construction apparaissent donc, dans les circonstances, comme le scénario le plus recommandable, à moins que la valeur patrimoniale prime», concluent les experts.

La suite

Maintenant que ce rapport a été produit, les prochaines étapes de cette demande de démolition pourront poursuivre leur cours. Ainsi, les membres du comité de démolition de la Ville de Lévis devront se positionner sur la situation et les citoyens et organisations seront invités à s’opposer ou non à cette décision. Si des gens de la communauté décidaient de s’opposer à cette conclusion, comme ce fut le cas depuis le début de cette saga, la décision se retrouvera dans les mains du conseil municipal qui après avoir entendu les deux parties et les recommandations du comité de démolition tranchera sur le sort de l’avenir du 32, avenue Bégin.

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