«À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l'État, à condition que cette laïcité ne vienne pas brimer les droits et libertés garantis par les chartes québécoise et canadienne, a lancé Caroline Senneville, présidente de la CSN. L'interdiction du port de signes religieux aux éducatrices en petite enfance n'est pas neutre sur le plan religieux, puisqu'elle favorise celles et ceux pour qui les convictions religieuses n'exigent pas le port de tels signes visibles. La neutralité de l'État devrait s'observer sur les actes de l'État et de ses employés plutôt que sur l'apparence de ceux-ci, comme le préconisait d'ailleurs la commission Bouchard-Taylor.»
Également, la CSN croit que si Québec va de l'avant avec cette recommandation du comité Pelchat-Rousseau, le réseau des CPE et SGEE déjà aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre serait «davantage fragilisé» comme plusieurs éducatrices quitteraient pour ne pas se conformer à la possible règle.
«On l'a vu lors de l'adoption de la Loi sur la laïcité de l'État, la clause grand-père qui a avait été prévue pour maintenir le personnel enseignant en fonction a empêché les employés concernés d'obtenir des promotions ou de changer d'établissement lors d'un déménagement. C'est beaucoup trop restrictif, en plus de stigmatiser certaines communautés, pour la très vaste majorité des femmes», a déploré Mme Senneville, qui s'inquiète d'éventuels bris de services dans certains secteurs, notamment à Montréal.
La CSN a cependant salué d'autres recommandations du comité Pelchat-Rousseau, comme celle visant à mettre fin aux privilèges fiscaux et aux subventions accordées par l'État aux organisations religieuses.