mercredi 26 novembre 2025
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Mise à jour économique

Le gouvernement caquiste annonce des mesures pour redonner des sous

Les + lus

Photo : Archives - Érick Deschênes

25 nov. 2025 03:22

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a présenté mardi la mise à jour économique et financière de l'automne 2025 du gouvernement du Québec. Le plan prévoit des initiatives additionnelles totalisant 8,3 G$ «pour protéger notre pouvoir d'achat et notre économie dans le contexte particulier qui touche le Québec».

Le gouvernement retournera d'abord 1,8 G$ dans le portefeuille des travailleurs au cours des cinq prochaines années grâce à une réduction, dès le 1er janvier prochain, des taux de cotisation au Régime de rentes du Québec (RRQ) et au Régime québécois d'assurance parentale (RQAP). Cette réduction procurera une économie maximale de 137 $ pour un employé et de 259 $ pour un travailleur autonome.

Dès le 1er janvier, une indexation de 2,05 % des paramètres du régime fiscal des particuliers et des prestations d'assistance sociale entrera également en vigueur. Cette indexation se traduira par un allègement fiscal de 4,1 G$ sur cinq ans pour les ménages.

Le gouvernement caquiste a aussi confirmé qu'il annule la hausse du taux d'inclusion des gains en capital, suivant la décision du gouvernement fédéral à cet égard. Cette annulation représente un gain de plus de 2 G$ pour les citoyens et les entreprises du Québec, argue le gouvernement provincial.

Québec investit aussi plus de 59 M$ sur cinq ans afin dans les programmes d'adaptation de domicile et RénoRégion.

«Accroître la résilience économique du Québec»

Des initiatives totalisant 2,5 G$ sont prévues «pour stimuler l'investissement des entreprises, réduire les cotisations sociales des employeurs, favoriser le développement économique des régions et créer des chaires de recherche dans des domaines stratégiques pour le Québec».

Soulignons notamment que Québec estime que la réduction des taux de cotisation des employeurs au RRQ et au RQAP, à compter du 1er janvier prochain, permettra une économie annuelle totale de plus de 400 M$ pour près de 280 000 employeurs.

L'économie québécoise «est bien positionnée»

Le gouvernement caquiste soutient également que l'économie québécoise s'engage dans la période de turbulences provoquée par les conflits commerciaux «en excellente position pour affronter les défis et saisir de nouvelles occasions favorables».

Après une hausse de 1,7 % en 2024, une croissance plus élevée que celle prévue dans le budget (+1,4 %), le PIB réel du Québec devrait afficher des gains de 0,9 % en 2025 et de 1,1 % en 2026, estime le ministère des Finances.

Le gouvernement a d'ailleurs réaffirmé à renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici 2029-2030.

La prévision du déficit comptable du gouvernement du Québec en 2025-2026 se situe maintenant à 9,9 G$, soit 1,5 % du PIB, comparativement à 1,8 % en mars 2025. Après versements des revenus consacrés au Fonds des générations, le solde budgétaire au sens de la Loi sur l'équilibre budgétaire présente un déficit de 12,4 G$, soit 1,9 % du PIB.

Ce qu'ils en disent

La mise à jour économique du Québec a suscité son flot de réactions, notamment de la part des adversaires politiques du gouvernement caquiste. Voici un résumé des réactions.

«Un déficit de 12,3 G$, toujours aussi énorme, et aucune amélioration prévue pour l’année prochaine. Rien pour nos médias, comme nous l’avions demandé. Rien pour nos régions, après avoir annoncé que la moitié des emplois du secteur forestier allait disparaître. La CAQ offre des peanuts à une industrie déjà mise à mal par les tarifs de Donald Trump. Une insultes pour les travailleurs affectés. Ce gouvernement a eu sa chance. Il n’est plus crédible.» - Pablo Rodriguez, chef du Parti libéral du Québec

«Une occasion ratée d’aider les familles et les régions à faire face à l’inflation. La mise à jour économique du gouvernement présentée aujourd’hui n’abolit malheureusement pas la taxe carbone.» - Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

«Cette mise à jour est un aveu d'échec. Le ministre Girard avait une mission : combattre le coût de la vie et aider les familles, les travailleuses et les travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts. C'est un échec, la CAQ n'a rien à offrir à celles et ceux qui en arrachent.» - Alejandra Zaga Mendez, porte-parole en matière de finances de Québec solidaire

«Au terme de sept années de gouvernance caquiste, ils donnent des congés de cotisations à des secteurs qui ont de la difficulté. Ils effectuent une opération comptable avec le fonds d’électrification et de changement climatique parce qu’ils ne savaient pas quoi faire avec 1,8 G$. On n’a aucune idée de combien les ministères ont économisé en congédiant des fonctionnaires. Ils n’offrent que des grenailles pour l’itinérance alors que le phénomène s’est généralisé. Bref, cette mise à jour confirme les échecs de ce gouvernement à bien des chapitres et ne passe à l’histoire que pour la réalisation du plus grand déficit de la CAQ.» - Catherine Gentilcore, porte-parole en matière d'économie du Parti québécois

«La mise à jour économique contient des mesures bienvenues pour alléger la pression fiscale des entreprises. Toutefois, détourner les surplus du FECC compromettrait notre capacité collective à accélérer la transition climatique. Les surplus de ce fonds ne sont pas un levier budgétaire, ils sont un investissement essentiel pour réduire les GES et soutenir la compétitivité de nos entreprises.» - Michelle LLambías Meunier, présidente et cheffe de la direction du Conseil du patronat du Québec

«Les entreprises québécoises, des PME jusqu'aux plus grandes, sont affaiblies par la guerre tarifaire, par l'incertitude et par le poids de nos taxes et impôts trop élevés par rapport à nos concurrents. La réduction des cotisations sur la masse salariale pour 2026 et la bonification des mesures d'amortissement accéléré viendront alléger ce fardeau et stimuler l'investissement. Ces mesures devront sans tarder s'accompagner d'une politique Acheter québécois pour nos contrats publics et du maintien des travailleurs étrangers temporaires pour vraiment redynamiser notre économie. Notre déception principale est le détournement du surplus du Fonds vert : ce sont des sommes payées par nos industriels qui doivent servir à la décarbonation.» - Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec

«Enfin une réduction des taxes sur la masse salariale! Cela aidera les PME et retournera dans l'économie des régions. Soulignons aussi l'orientation d'un congé temporaire de cotisation au Fonds des services de santé pour les entreprises des secteurs agricole, forestier et de la pêche. C'est la voie à suivre pour permettre aux entreprises en difficulté d'avoir des marges de manœuvre pour agir selon leurs enjeux immédiats.» - François Vincent, vice-président pour le Québec à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante

«La baisse de cotisations au Régime de rentes du Québec et au Régime québécois d'assurance parentale est irresponsable. La CAQ prend le risque de mettre à mal la santé financière de ces deux régimes et ça va empêcher toute bonification. Aussi, le transfert des sommes du Fonds vert directement dans le Fonds des générations doit être décrié. Ces sommes auraient dû servir à lutter contre les changements climatiques et à préparer la transition. La CAQ a clairement jeté la serviette.» - Magali Picard, présidente de la FTQ

«Protéger le pouvoir d'achat et l'économie, c'est bien, mais protéger les services publics qui sont le gage de la santé et du bien-être de la population, ce serait encore mieux. Malheureusement, nous restons sur notre faim : le gouvernement n'annonce aucun plan de match pour le réseau de la santé et des services sociaux. À pareille date l'an dernier, le réseau était plongé dans l'incertitude des compressions budgétaires. Malheureusement, avec une croissance des dépenses limitée à 2,1% en santé, nous rejouerons dans le même film cette année, alors que les CISSS et les CIUSS sont forcés de couper et d'absorber leurs déficits.» - Julie Bouchard, présidente de la FIQ

«Le gouvernement propose des mesures utiles pour soutenir certains secteurs en difficulté dans le contexte économique actuel où les défis sont importants. Le prochain budget devra répondre aux priorités municipales comme le financement des infrastructures, la vitalité de l'industrie forestière et le développement du transport collectif. Beaucoup reste à faire pour l'économie et les régions.» - Guillaume Tremblay, président de l'UMQ et maire de Mascouche.

«Les mesures annoncées aujourd'hui vont dans la bonne direction pour soutenir l'investissement manufacturier et renforcer la compétitivité de nos entreprises. Les allègements aux fardeaux sur la masse salariale des entreprises sont bienvenus. Mais plusieurs défis persistent. Les manufacturiers font face à des pressions importantes, et la rapidité d'exécution de ce qui est sera essentielle pour leur permettre de traverser cette période et de continuer à contribuer à la prospérité du Québec.» - Julie White, présidente-directrice générale de Manufacturiers et exportateurs du Québec

«À la lumière de ce qui est annoncé aujourd'hui, il nous semble évident que le gouvernement saupoudre des mesures pour faire oublier sa mauvaise gestion des réseaux publics. Dans la mise à jour économique présentée ce matin, rien ne permet aux Québécoises et Québécois d'espérer un accès plus facile ou de meilleurs services. Le gouvernement devrait prioriser la stabilité du financement des réseaux, notamment en éducation et au collégial. Il faut que ce financement cesse d'être soumis aux aléas des choix politiques des différents gouvernements. La CAQ cache mal son jeu; il est clair qu'elle est en campagne préélectorale et tente d'aller chercher des votes plutôt que d'investir dans les services à la population.» - Éric Gingras, président de la CSQ

Les + lus