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PTET

Blaney lance un «cri du cœur» pour les travailleurs étrangers temporaires

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Photo : Xavier Nicole

19 déc. 2025 01:16

Le maire de Lévis, Steven Blaney, et différents acteurs économiques de Lévis ainsi que des travailleurs étrangers ont lancé un appel aux paliers gouvernementaux fédéraux et provinciaux à «poser des gestes concrets» afin d’assouplir le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

«La pénurie de main-d’œuvre est devenue un enjeu critique pour la survie de nos entreprises. Et dans ce contexte, les travailleurs étrangers ne sont plus simplement un accessoire, mais sont au cœur de notre modèle économique. […] Ces gens-là ne demandent pas que les politiciens se lancent la balle, ils veulent des solutions et qu’on les accueille. On a fait venir ces gens-là parce qu’on en a besoin et aujourd’hui, on les refoule. On invite tous les paliers de gouvernement à travailler ensemble en mode solution», a d’abord lancé le maire de Lévis, indiquant au passage avoir besoin de «flexibilité, de prévisibilité et de cohérence».

«La Chaudière-Appalaches, je le rappelle, c’est le taux de chômage le plus bas au Canada (3,1 %). Ce n’est pas rien. Nos entreprises peinent à recruter. […] Malgré toutes nos interventions, toute l’énergie mise de l’avant, les gouvernements comprennent l’ampleur de la situation, mais il n’y a aucune action tangible mise en place. On demande encore un moratoire (sur les restrictions au PTET), on demande encore une clause grand-père qui permet de rehausser le plafond à 20 %, on demande encore une fois de pouvoir garder ces travailleurs qui sont déjà ici, intégrés dans nos communautés, formés par nos entreprises et francisés», a ajouté Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL).

Blaney «s’excuse» au nom de la société

Afin de démontrer l’impact que les mesures actuelles liées aux travailleurs étrangers temporaires ont sur ces derniers, le premier citoyen a permis à Jaafar Hamrouni, un Lévisien forcé de retourner en Tunisie le 5 janvier prochain avec sa femme, de prendre la parole pour témoigner.

«Ça fait trois ans que je suis ici et j’ai réussi à faire venir ma femme et elle travaille comme éducatrice spécialisée dans une école à Saint-Romuald. Là, on a fait toutes les démarches, on a fait la demande de résidence permanente sur le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ). On n’a pas encore eu le tirage, mais on va être obligé de quitter le 5 janvier. On va être deux à quitter dans deux semaines. On n’est pas prêt à ça. Je pense sérieusement à vendre mes meubles et à retourner définitivement en Tunisie et je vais recommencer à zéro», a expliqué Jaafar Hamrouni.

À la suite de ce discours, le premier citoyen a repris la parole afin de formuler de nouveau «un cri du cœur».

«Je lance un cri du cœur au ministre Jean-François Roberge (ministre de l’Immigration) et également à tous les paliers pour qu’on pose des gestes concrets. […] C’est une trahison, on s’excuse de notre trahison parce qu’il est venu ici avec plein d’espoir. C’est la société qui trahit les gens qu’on fait venir les gens ici parce qu’on en a besoin», a indiqué Steven Blaney.

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