samedi 10 mai 2025
Votre Journal. Votre allié local.

Agriculture > Actualités

Saison des sucres

Une «bonne saison» pour les érablières de la région

Les + lus

Photo : Archives

08 mai 2025 05:34

Malgré les conditions météorologiques difficiles et les défis rencontrés par les acériculteurs, les érablières de la région de la Chaudière-Appalaches dressent un bilan positif de cette saison.

Par Nicolas Roy

«Dans l’ensemble, ça a été une bonne saison. Elle a commencé assez tôt. Pour ma part, j’ai débuté autour du 12 mars, ce qui est hâtif comparativement aux dates habituelles, qui se situent plutôt entre le 20 et le 25 mars. À la fin mars et au début avril, nous avons connu une période plus tranquille. Dans le secteur de la Côte-du-Sud, il manquait un peu de chaleur, les températures du matin tournaient autour de 2 ou 3 °C, ce qui était un peu trop froid pour que les érables coulent bien. Malgré ça, ce fut une bonne saison pour la majorité des producteurs, même si ce n’est pas une année record», mentionne le vice-président des Producteurs et productrices acéricoles de Québec (PPAQ), région Côte-du-Sud, Martin Guay.

Pour l’érablière V. Boutin, à Frampton située dans la MRC de La Nouvelle-Beauce, le propriétaire et président de la région Appalaches-Beauce-Lotbinière des PPAQ, Vincent Boutin, se dit satisfait de la saison des sucres.

«Si l’on regarde la moyenne des dernières années, je peux dire que je suis satisfait de ma performance cette année. Ce n’est pas une année exceptionnelle, mais elle correspond à mes résultats habituels. En somme, une année stable et représentative de ma production moyenne.»

Selon le vice-président pour les PPAQ, région Côte-du-Sud, la saison des sucres de cette année a été à la hauteur de ses attentes, lui permettant d’atteindre l’objectif qu’il s’était fixé.

«Nos ventes ont été excellentes, l’an dernier, nous avons écoulé 173 millions de livres de sirop d’érable, un record pour nous. Une bonne saison était essentielle, car notre réserve est relativement basse, avec seulement 45 millions de livres en stock, alors que notre objectif est d’en avoir 110 millions. Si le printemps avait été faible, cela aurait sérieusement affecté nos réserves, ce qui aurait été très problématique. Il est crucial de ne pas manquer de sirop d’érable, ce serait catastrophique. Heureusement, ce n’est pas le cas cette année, et j’en suis très heureux», partage Martin Guay.

De nombreux défis

Malgré la bonne saison chez les érablières de la région, les acériculteurs ont dû relever plusieurs défis. Par exemple, à l’érablière V. Boutin, l’entaillage a été un défi cette année.

«On pense souvent uniquement à la production de sirop d’érable, mais avant tout, il faut entailler les érables. Cette année, les conditions météorologiques n’ont pas été idéales. Pendant deux mois, nous avons eu du froid, du vent et d’importantes chutes de neige, lourde et épaisse, dans laquelle on s’enfonçait profondément, même en raquettes. Cela a représenté un défi majeur qui a retardé considérablement nos travaux», souligne Vincent Boutin.

Aussi propriétaire d’une érablière à Saint-Malachie, Martin Guay a également été confronté à un défi «de taille», qui est venu compliquer le début de saison de sa production de sirop d’érable.

«Habituellement, la saison commence de façon progressive, mais cette année, les températures ont grimpé rapidement jusqu’à 15 à 17 °C, c’était du jamais vu pour moi. Donc, les érables se sont mis à couler de façon abondante, donnant lieu aux plus fortes coulées du printemps. Le problème, c’est que cette première eau contient des minéraux, notamment du manganèse, qu’on ne retrouve qu’en début de saison. Lorsqu’on la concentre avec nos systèmes d’osmose, ces minéraux colmatent rapidement les membranes, ce qui nous oblige à passer de 4 à 5 heures à les nettoyer avec des savons spécialisés. Ce ralentissement a eu un impact direct sur notre cadence de production de sirop d’érable», explique-t-il.

Il n’y a pas que Dame nature qui influence le travail des acériculteurs, les relations économiques avec les États-Unis suscitent plusieurs inquiétudes.

«Ce qui se passe actuellement avec le président américain, Donald Trump, ne nous laisse pas indifférents, surtout sachant que 65 % de notre sirop d’érable est exporté aux États-Unis. On espère donc que Donald Trump adoptera une approche plus calme et qu’il n’imposera pas de droits de douane sur notre sirop. Ça serait fatal pour tout notre secteur», conclut M. Guay.

Les + lus