Quant à eux, le taux officiel d’escompte s’établit à 2,5 % et le taux de rémunération des dépôts à 2,20 %.
Pour expliquer sa décision d'abaisser pour un deuxième mois le taux directeur, la Banque du Canada a ciblé les effets des tarifs américains sur les exportations canadiennes et sur le commerce mondial.
«L’économie canadienne s’est contractée de 1,6 % au deuxième trimestre, sous l’effet d’une chute des exportations et de la faiblesse des investissements des entreprises dans un contexte d’incertitude accrue. Pendant ce temps, les dépenses des ménages ont progressé à un bon rythme. Les mesures commerciales américaines et l’incertitude qui les entoure ont de profonds effets sur les secteurs visés, dont ceux de l’automobile, de l’acier, de l’aluminium et du bois d’œuvre. En conséquence, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être faible dans la deuxième moitié de l’année», a expliqué l'institution.
Toutefois, si elle convient qu'elle doit donner un coup de pouce à l'économie dans le contexte actuel, la Banque du Canada plaide également pour la prudence en raison de l'inflation qui persiste. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) en septembre a été légèrement supérieure à ce qu’avait anticipé l'institution, se chiffrant à 2,4 % (abstraction faite des taxes, elle s’est établie à 2,9 %).
«Compte tenu de la faiblesse actuelle de l’économie et du fait que l’inflation devrait rester proche de la cible de 2 %, le conseil de direction a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base. Pourvu que l’inflation et l’activité économique évoluent de manière généralement conforme à la projection d’octobre, le conseil de direction considère que le taux actuel est essentiellement au niveau approprié pour garder l’inflation proche de 2 % tout en aidant l’économie à traverser cette période d’ajustement structurel», a souligné la Banque du Canada.
Des constructeurs heureux
La décision de la Banque du Canada a été accueillie favorablement par plusieurs acteurs économiques, dont l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) qui y voit un signal positif pour son industrie.
«La faiblesse du marché de l’emploi et la baisse de la confiance des ménages et des entreprises laissent présager un ralentissement de l’inflation au cours des prochains mois. La décision de la Banque du Canada semble donc intuitive : l’économie canadienne a besoin d’un coup de pouce. Toutefois, sa marge de manœuvre demeure limitée et elle doit désormais trouver le juste équilibre entre la relance économique et le contrôle de l’inflation. Les prochaines décisions seront déterminantes pour redonner confiance aux ménages, soutenir l’équilibre du marché et faciliter l’accès à la propriété», a affirmé l'association.