Par Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis (CCIGL)
Nos entreprises ne demandent pas des privilèges, elles demandent de la prévisibilité. La menace de nouveaux tarifs américains n’est pas hypothétique. Elle plane au-dessus de nos têtes, et plusieurs de nos membres s’y préparent déjà en revoyant leur chaîne d’approvisionnement ou en reportant des projets de croissance. Il faut agir en amont : nommer un négociateur commercial fort, assurer un soutien financier ciblé et faciliter le commerce interprovincial pour diminuer notre dépendance à l’exportation américaine.
Lévis et Chaudière-Appalaches : des demandes concrètes
À Lévis, la prospérité ne vient pas du hasard. Elle repose sur des piliers solides : le Chantier Davie, les PME manufacturières, les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la construction ainsi qu’une volonté farouche de rayonner au-delà de notre territoire. Le prochain gouvernement devra soutenir la Stratégie nationale de construction navale, accélérer les projets de transport interrives et investir dans des infrastructures stratégiques en matière de mobilité et d’accueil.
Sur le terrain, la pénurie de main-d’œuvre est loin d’être réglée. Les récentes restrictions au Programme des travailleurs étrangers temporaires créent de l’incertitude pour des dizaines d’employeurs d’ici. Nous réclamons un moratoire sur ces restrictions et une discussion franche entre Ottawa et Québec sur les seuils nécessaires pour répondre aux besoins des régions.
Enfin, la crise du logement ne peut être ignorée. Sans logements abordables et accessibles, les travailleurs ne viendront pas s’établir chez nous. Le gouvernement fédéral doit non seulement investir, mais aussi accélérer les projets.
Le temps de s’affirmer collectivement
Je le dis souvent : ce sont les entreprises qui font vivre l’économie, mais ce sont les gouvernements qui en créent les conditions. Nos PME, nos industries et nos institutions sont prêtes à contribuer activement à la croissance. Mais elles ont besoin d’un partenaire fédéral aligné avec leurs ambitions. Nous ne pouvons pas nous permettre quatre années d’hésitation. Il faut des choix clairs, courageux, pensés avec les régions, pour les régions.
En tant que PDG de la CCIGL, je continuerai à faire entendre cette voix. Celle qui croit en la force des régions. Celle qui fait confiance aux entrepreneurs. Celle qui sait que la prospérité ne se décrète pas : elle se construit, projet après projet, emploi après emploi.