Ce moyen de pression remplacera la décision des facteurs de ne pas effectuer d'heures supplémentaires. Ce moyen de pression était en vigueur depuis le 23 mai, avec la fin de la suspension du conflit de travail décrété par Ottawa.
Pour expliquer son intensification de ses moyens de pression, le STTP a déploré que Postes Canada «ne semble pas pressée de régler le conflit» de travail qui fait rage entre les deux parties depuis l'an dernier.
«Le 20 août dernier, Postes Canada a reçu nos offres globales. Mais au lieu d'y répondre, elle nous a lancé un ultimatum. Elle nous a sommés de modifier nos offres, faute de quoi elle se retirerait du processus de négociation, indéfiniment, a argué Jan Simpson, présidente nationale du STTP. Nous n'avons d'autre choix que de modifier nos moyens de pression dans l'espoir que Postes Canada nous prenne enfin au sérieux et revienne à la table de négociation.»
Du même souffle, la leader syndicale a lancé que Postes Canada et la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hadju, refusaient de prendre en considération les demandes de son groupe, comme Postes Canada a «insisté pour imposer les mêmes reculs». Estimant qu'Ottawa intervient toujours en la faveur de Postes Canada, le STTP soutient que la société de la Couronne n'a donc «aucune raison de négocier de bonne foi».
«On ne peut pas appeler cela des négociations. (...) Des progrès ne peuvent être réalisés qu'à la table de négociation, a plaidé Jan Simpson. Les membres du STTP veulent des conventions collectives qui valorisent leur travail, et nous sommes prêts à négocier dès aujourd'hui. Postes Canada doit revenir à la table de négociation et prendre ce processus au sérieux.»
Déception pour la partie patronale
Par l'entremise de son porte-parole, Philipe Legault, Postes Canada a partagé sa déception à la suite de la décision du STTP.
«Cette décision aura une incidence sur des milliers d’entreprises canadiennes qui envoient par la poste des renseignements et des offres à leur clientèle. La décision touchera aussi le personnel membre payé pour livrer le courrier commercial en plus de leur salaire. Cette nouvelle grève ne fera qu’accroître l’incertitude qui a une incidence majeure sur nos affaires», a déclaré la société de la Couronne.
Postes Canada a du même souffle rappelé qu'elle a éprouve des difficultés financières depuis plusieurs années. L'organisation a notamment indiqué qu'elle a récemment enregistré une perte de 407 M$ au deuxième trimestre, ce qui représente sa plus importante perte avant impôt enregistrée en un seul trimestre de son histoire.
«Sans changements importants, ces pertes continueront et seront le fardeau des contribuables, ce qui n’est pas viable. L’écart entre les parties demeure important. Dans ses plus récentes offres, le STTP a maintenu ou durci sa position sur de nombreux éléments, ajoutant de nouveaux coûts considérables. Nous encourageons le STTP à revenir avec des solutions réalisables qui reflètent notre réalité actuelle et qui rapprochent les parties d’une résolution. Nous sommes déçus que le syndicat en a décidé autrement et a plutôt opté pour des activités de grève qui nuiront encore davantage à l’entreprise. Postes Canada demeure déterminée à conclure de nouvelles ententes dans le cadre du processus de négociation collective», a conclu la société de la Couronne.