En marge d'un rassemblement à l'Assemblée nationale du Québec de représentants économiques de plusieurs régions manufacturières venus réclamer une «stratégie durable d'immigration de travailleurs étrangers temporaires», le porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d'immigration, de francisation et d'intégration, André A. Morin, a appuyé leurs revendications.
Du même souffle, le membre de l'opposition officielle a déploré «l'improvisation caquiste qui ne répond pas aux besoins des régions en matière de travailleurs étrangers». Il a rappelé qu'un gouvernement libéral mettrait en place des «solutions adaptées aux différentes régions en concertation avec celles-ci» et qu'il créerait à cette fin un ministère de l'Emploi, de l'Immigration et de la Solidarité sociale.
«Chaque région a sa propre réalité économique et, par conséquent, des besoins de main-d'œuvre différents. La méthode du mur-à-mur de la CAQ en matière d'immigration est donc inefficace et laisse les entrepreneurs dans une situation intenable. Depuis plus d'un an, je réclame du gouvernement caquiste une planification de l'immigration avec les régions. Il est urgent de régionaliser la planification en tenant compte des indicateurs économiques des régions. Des forums régionaux sont essentiels, ce qui permettra de mettre sur pied une stratégie nationale pour la régionalisation de l'immigration», a renchéri M. Morin.
Pour une immigration qui «reflète les réalités du terrain»
De passage devant la commission parlementaire qui se penche sur la planification pluriannuelle, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) a pour sa part demandé à Québec de passer à l'action. Le regroupement réclame au gouvernement provincial de tenir davantage compte des particularités locales et régionales en matière d'immigration et d'assurer une plus grande prévisibilité des politiques migratoires.
Concrètement, l'UMQ demande une stratégie nationale de régionalisation de l'immigration avec des objectifs et des cibles à atteindre en fonction des besoins réels des régions. Aussi, l'union veut que le gouvernement du Québec exige du gouvernement du Canda un moratoire immédiat sur les restrictions au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
En lien avec ce programme, l'UMQ voudrait que les particularités locales et régionales dans l'ensemble des décisions liées au PTET soient prises en compte, notamment en s'appuyant sur des indicateurs tels que le salaire médian, le taux de chômage et les pénuries de main-d'œuvre.
Enfin, l'UMQ aimerait qu'un programme pilote d'immigration régionale soit mis en place afin d'offrir une voie d'accès rapide à la résidence permanente pour les étudiants internationaux diplômés en région.
«Les règles actuelles du PTET freinent l'accès à une main-d'œuvre essentielle dans plusieurs secteurs économiques. On le constate chaque jour : des entreprises doivent refuser des contrats, ralentir leurs activités ou faire face à une pression accrue en raison du manque de personnel. Il est urgent d'assouplir ces règles afin d'arrimer efficacement les politiques migratoires aux réalités du terrain», a imagé Marc-Alexandre Brousseau, maire de Thetford Mines et préfet de la MRC des Appalaches.