Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a d'emblée tenu à rappeler qu'il avait recommandé à Québec une cible bien plus élevée, soit de 70 000 admissions annuelles toutes catégories confondues, dont 45 000 immigrants économiques permanents, «afin de répondre de façon réaliste aux besoins de notre économie».
«Maintenir les seuils à 45 000, c'est fermer les yeux sur les faits. Le Québec n'a tout simplement plus assez de travailleurs pour soutenir sa croissance, ses services publics et ses ambitions économiques. On ne peut pas prétendre protéger le Québec en affaiblissant sa capacité à fonctionner, cette décision revient à accepter un ralentissement inévitable de notre économie», a déploré Michelle Llambías Meunier, présidente et cheffe de la direction du CPQ.
Un son de cloche aussi partagé par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). L'organisation a argué que les entreprises du Québec avaient besoin de 106 000 nouveaux travailleurs par année pour les quatre prochaines années «pour remplir leurs commandes, maintenir leurs opérations et servir leurs clients».
«Avec 123 000 postes vacants et 1 million de départs à la retraite prévus d'ici 2033, les besoins des entreprises sont clairs : le Québec aura besoin de 106 000 nouveaux travailleurs issus de l'immigration pour les 4 prochaines années. Même si le seuil de 45 000 représentait le moins pire des scénarios proposés par le gouvernement, il demeure très en-deçà des besoins de l'économie québécoise. Ce sera très difficile de réaliser les grands projets d'infrastructures et de faire croître notre économie régionale sans travailleurs qualifiés en nombre suffisant», s'est inquiété Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.