Par Andrée-Anne Rivard, travailleuse sociale au CISSS-CA
Sa mère, Isabelle, a d’abord cru que c’était «une passe». Mais les pleurs du matin, les maux de ventre, les absences répétées et les crises de panique ont vite transformé le quotidien familial en parcours du combattant. Isabelle n’est pas seule. Comme elle, des centaines de parents vivent cette réalité dans le silence, souvent sans savoir où chercher de l’aide.
L’anxiété, ce n’est pas juste du stress. Tout le monde vit du stress, c’est même utile. Il nous prépare à performer, à affronter des défis ou à réagir à un danger. Mais lorsque l’anxiété devient problématique, qu’elle empêche un enfant de fonctionner au quotidien, qu’elle mine sa confiance ou limite sa liberté d’action, elle devient un problème sérieux et les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’anxiété chez les jeunes est en hausse constante depuis plusieurs années.
Heureusement, des services sont offerts pour répondre aux différentes réalités vécues par les familles. On retrouve les groupes axés sur l’anxiété chez les enfants et les adolescents, mais d’autres thématiques sont aussi abordées pour soutenir les parents confrontés à divers défis avec leurs enfants :
• Le trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH);
• Les stratégies parentales et l’approche bienveillante pour les tout-petits, les 6-12 ans et les ados;
• La gestion des comportements difficiles;
• La gestion des conflits et des émotions;
• Le sommeil chez les tout-petits.
Deux types de groupes sont possibles : les séances d’information et les groupes d’intervention.
Les séances d’information, animées en visioconférence par une intervenante sociale, sont des cours d’une durée totale de quatre heures. Offertes aux parents d’enfants âgés de 2 à 17 ans, elles portent sur des thèmes comme l’anxiété, le TDAH, les stratégies parentales et les différentes facettes de la petite enfance, l’enfance et l’adolescence. Elles sont préalables aux groupes.
Dans le cas de l’anxiété, l’objectif est de mieux outiller les parents : comprendre les symptômes, les déclencheurs, les différents types d’anxiété et adapter leurs réactions pour mieux accompagner leur enfant. À la fin des séances, les parents repartent avec une compréhension approfondie du sujet et des outils concrets à mettre en pratique immédiatement.
À la suite des séances d’information, des groupes d’intervention sont proposés lorsque des besoins supplémentaires se font sentir. Offerts en visioconférence et animés par une intervenante, ces groupes rassemblent un petit nombre d’environ huit participants pour favoriser les échanges et briser l’isolement. Les thématiques abordées varient selon les enjeux, comme la gestion de l’anxiété chez les enfants. Les jeunes y apprennent à mieux comprendre leur anxiété et à développer des stratégies concrètes, tandis que les parents sont outillés pour soutenir leur enfant sans tomber dans la surprotection ni l’accommodation excessive. C’est un apprentissage des deux côtés.
Émile, lui, a participé à l’un de ces groupes. Et pour la première fois, il a compris qu’il n’était pas «bizarre» ou «trop sensible», qu’il y avait des mots pour ce qu’il ressentait, et surtout des moyens pour le traverser. Isabelle aussi a appris à reconnaître ses propres réactions anxieuses, à cesser de minimiser les peurs d’Émile, mais aussi à l’accompagner pour affronter les situations anxiogènes au lieu de les éviter.
Est-ce suffisant? Parfois oui. Souvent, ces groupes suffisent à outiller les familles pour aller de l’avant. Et quand ce n’est pas le cas, un suivi personnalisé peut être proposé. L’important, c’est de ne pas rester seul et de tendre la main.
C’est très simple, les parents et les adolescents qui se reconnaissant dans ce genre de situation sont invités à communiquer directement avec un intervenant d’Info-Social au 811, option 2. Il évaluera la situation de votre enfant et, à la suite de cette évaluation, vous dirigera vers le service adapté à sa situation.
Ce service est confidentiel, accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et permet d’obtenir rapidement du soutien professionnel, que ce soit pour des enjeux de santé mentale, de comportement ou de relations familiales. N’attendez pas que la situation s’aggrave : de l’aide est disponible et chaque pas vers celle-ci peut faire toute la différence
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.