Par Guillaume Ratté-Côté*
Je crois connaître ton étoffe : au-dessus de la moyenne des politiciens. Et je considère que le ministère de l’Environnement est névralgique pour l’avenir du Québec. Par ce qu’il fait et parfois aussi ce qu’il ne fait pas… ou ne devrait pas faire! Voici donc quelques suggestions d’actions ET de retenue!
Démarrons par un peu de retenue, le plus difficile pour les politiciens de notre époque.
S’il-te-plaît, abstiens-toi de ralentir des projets pour les GES. Et s’il-te-plaît, ne fait pas de compensation pour ta fameuse boutade, qui était à propos! Les GES ont éclipsé bien trop de problèmes environnementaux absolument concrets et possibles à contrecarrer.
Je t’en prie, évite de penser en mode simples investissements! Quand les politiciens ajoutent des sommes pour montrer leur «action», le gouvernement ne fait qu’accentuer son obésité, et donc à la fois son impuissance. Au contraire, retranche! Et cela te permettra de défrayer, tout de même, certains coûts.
Comme la création de nouvelles aires protégées en forêt boréale! Je comprends que François Legault aurait finalement décidé qu’il voulait moins d’État et une meilleure économie. Mais penser que créer une aire protégée nuise réellement à l’économie est une mauvaise équation.
Les coupes forestières détruisent non seulement les climats, mais également les possibilités récréotouristiques, qui elles, pourtant, génèrent sans dévastation. Parce que oui, les coupes dévastent. Car on ne coupe pas que des arbres, on anéantit un système de racines, champignons, irrigation et relations inter-espèces qu’on ne comprend même pas réellement encore et ayant pris des millénaires à se créer. Qui renferme peut-être le remède contre le cancer.
Mais assurément l’émerveillement des générations futures devant une nature inaltérée. Mais qui ne sera plus jamais, qu’on replante ou pas. Et qui, si tu regarde la carte des chemins forestiers du Québec, n’existe déjà plus que par petites poches éparses malgré l’immensité qui le caractérise.
Il serait aussi sympathique de créer une flotte de CL 415 et une équipe de pompiers forestiers qui soit d’une amplitude aussi enflée que l’attention accordée au CO2 depuis 20 ans. Et même de la louer ensuite à travers le monde, à profit raisonnable. Sans compter le prestige et la publicité. Car les feux de forêt peuvent ne représenter que 5 % des émissions de GES de la planète, mais toutes les acticités humaines du Québec rassemblées, de la respiration de mes enfants à celles de ta Sienna hybride de fonction, ne sont même pas de 0,2%...
Pour financer cela, tu pourrais suggérer au bureau du PM de faire en sorte que l’État s’abstienne d’opérer des chalets locatifs en compétition directe avec des milliers de petits propriétaires. Sans compter les solides spécimens qui portent à bout de bras les pourvoiries du Québec. Et qui ne bâtissent jamais à deux ou trois fois le prix du marché de construction, des chalets parfois isolés pour l’hiver dans des zones où ils seront justement inaccessibles pour tous cette saison! Entre autres.
Il n’y a qu’à privatiser ça avec des paramètres intelligents, et nous aurions au moins la mise de fonds pour la création de cette force anti-feux, qui n’a pas d’équivalent privé et qui a bien plus de logique d’opérer comme gouvernement que la location de chalets. Et de construction de batteries! Et d’autobus. Et je m’arrête là par souci de demeurer concis.
Il serait une bonne chose, aussi, que les agriculteurs aient des recours pour les abus de fonctionnaires zélés et qu’on cesse de leur mettre des bâtons dans les roues de tracteur pour des histoires de CO2, et autres règlementations arbitraires. Ils pourraient dès lors se dégager de l’oxygène en vue de ménager les cours d’eau.
Et parlant de H2o : il serait temps d’augmenter la qualité de l’eau des villes! On se contente depuis des décennies que les aqueducs ne refilent pas la diphtérie! L’heure est venue pour trouver des alternatives à des quantités de chlore faisant sentir la piscine à une baignoire! Et qu’on tente de purifier l’eau des autres contaminations, comme les hormones, les micro plastiques et les métaux lourds.
Et dernière chose tant qu’à mentionner les métaux : le Québec n’a qu’une vingtaine de mines en activité, malgré la croyance populaire irrationnelle que notre sol soit ô combien exploité par de méchants capitalistes retourneurs de sols. Et nous savons tous les deux que la lourdeur administrative y est pour beaucoup. Si on minait plus, on aurait potentiellement des moyens pour de la recherche fondamentale de bien plus grande envergure. Et qui sait, peut-être qu’Hydro Québec pourrait retrouver un équivalent de moteur roue et ne pas s’en départir de façon idiote!
PS : Pour Lévis, il serait intéressant de retenir les ardeurs du fédéral de juste développer la Ferme Chapais comme n’importe quelle autre pièce d’immobilier, alors que cela pourrait être l’équivalent des Plaines d’Abraham pour la Rive-Sud! Qu’on se serve des Premières Nations pour faire passer la pilule ou non.
*Guillaume Ratté-Côté est l'animateur de l'émission PolitiGuy Correct à la Radio de Lévis, CJMD 96,9, du lundi au jeudi à 16h.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.