Par Dre Christine Drouin, cheffe du Département de médecine spécialisée et Maryse Bouffard, directrice exécutive réseau local de services Alphonse-Desjardins
Au Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, plusieurs projets sont déployés ou en développement pour rendre le parcours des usagers plus fluide, c’est-à-dire plus efficace et mieux adapté à leurs besoins. L’idée est de travailler à la source afin d’éviter les passages inutiles à l’urgence, de libérer des lits à l’hôpital et de faciliter le retour à domicile, en impliquant l’usager et ses proches, quand c’est possible.
Parmi ces initiatives, nous sensibilisons les citoyens à mieux comprendre quand consulter à l’urgence, mais aussi, à utiliser les alternatives à l’urgence lorsque leur état de santé nécessite des soins non urgents. En s’orientant vers la bonne ressource, chaque personne participe à améliorer l’accès aux soins pour l’ensemble de la population. Ces gestes peuvent sembler discrets, mais ils agissent un peu comme un effet domino : lorsqu’un maillon du système se libère, c’est l’ensemble du réseau qui respire mieux.
Bien sûr, la pression reste forte. La croissance démographique, combinée au vieillissement de la population, accentue la pression sur les services de santé. Mais force est d’admettre : sans ces projets et ces nouvelles façons de faire, la situation serait bien pire dans le réseau.
La Clinique d’investigation rapide en santé physique (CRISP) de l’Hôtel-Dieu de Lévis
Parmi les projets mis en place, nous désirons mettre en lumière la CRISP, une initiative qui incarne cette volonté d’agir autrement, pour le bien des usagers comme pour celui du réseau.
Prenons l’exemple de Marie, 74 ans. Elle ne se sent pas bien, souffre d’essoufflement inhabituel et de palpitations intenses. Inquiète, elle se présente à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis. Après l’avoir examinée, l’urgentologue juge son état stable, mais souhaite approfondir l’investigation afin d’éliminer des causes potentiellement sérieuses.
Avant, Marie aurait peut-être été gardée à l’hôpital en attente de tests. Aujourd’hui, grâce à la CRISP, il en va autrement.
Le médecin urgentologue peut maintenant lui donner son congé plus rapidement, en la dirigeant vers la CRISP pour une investigation coordonnée et priorisée, selon des trajectoires cliniques bien définies.
L’urgence transmet la demande à la centrale de rendez-vous, qui la traite et l’achemine ensuite vers la clinique. L’infirmière de la CRISP prend alors le relais : elle organise les examens nécessaires, assure le suivi et accompagne l’usager tout au long du processus.
Dès que tous les tests requis sont complétés, l’usager est rapidement revu par un médecin spécialiste. Cela permet d’obtenir un diagnostic clair, sans avoir à hospitaliser inutilement la personne.
«Grâce à la CRISP, on peut offrir aux usagers une prise en charge sécuritaire et rapide, sans les garder inutilement à l’hôpital. C’est une solution concrète pour désengorger l’urgence tout en assurant un meilleur suivi.» – Dre Christine Drouin, cheffe du Département de médecine spécialisée.
Résultat : Marie retourne dans le confort de son foyer après sa visite à l’urgence, mais avec un plan d’investigation déjà enclenché. Elle est encadrée, suivie et peut recevoir les bons soins au bon moment, ce qui évite d’alourdir inutilement le système.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.