Par Érick Deschênes
En analysant l’affrontement Blue Jays/Dodgers, les experts ne donnaient pas cher de la peau des Torontois face aux champions défendants de la Série mondiale.
Cependant, les Blue Jays ont continué de surprendre et de faire des étincelles comme lors des rondes précédentes des séries dans la MLB. Même que les hommes de John Schneider ont réussi l’exploit de prendre les devants 3 à 2 dans leur affrontement contre les Dodgers de Los Angeles et de n’être qu’à une seule victoire de triompher.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le revers des Jays, mais le principal est que cette formation, par manque d’expérience en Série mondiale, n’avait pas encore l’instinct du tueur qu’une formation championne doit avoir.
En effet, les Blue Jays ont eu plusieurs chances d’en finir avec les Dodgers et de ramener le trophée de la Série mondiale au Canada pour une première fois depuis 1993. Même qu’ils menaient 4 à 3 au début de la neuvième manche du match ultime présenté à Toronto.
Mais c’est alors que le sauveur, rien de moins selon moi, des Dodgers a littéralement frappé, Miguel Rojas réussissant une longue claque en solo pour créer l’égalité. Son insertion dans l’alignement par Dave Roberts, que j’avais égratigné, a été un véritable coup de génie pour les Dodgers. En plus de son apport offensif à des moments clés, sa présence au deuxième but a permis de boucher un trou dans le «diamond» des Dodgers dont les Blue Jays se faisaient avant son arrivée en défensive un malin plaisir de profiter.
Avec une relève supérieure à celle des Jays et un coup de circuit opportun de Will Smith en 11e manche, les Dodgers ont démontré qu’ils profitaient au bon moment des opportunités offertes par l’adversaire. Sur une note plus positive, j’espère toutefois que les Jays pourront bâtir sur leur beau parcours et nous faire revivre un parcours aussi exaltant que celui offert cet automne.
Se regarder dans le miroir
En parlant de jouer avec le feu, le Canadien doit rapidement apporter des correctifs à son jeu défensif. C’est bien beau avoir une armada offensive menée par Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Demidov et Hutson qui compte quatre buts par match, le Tricolore ne pourra accumuler de victoires cette saison si son adversaire en marque cinq par partie.
Encore une fois, le Bleu blanc rouge a joué du hockey de rattrapage contre les Flyers mardi et les Devils jeudi. Chaque fois, la troupe montréalaise a réussi à remonter la pente et prendre les devants. Mais en fin de match, il n’a pas eu ce fameux instinct du tueur et a vu son rival créer l’égalité avant de se faire battre en fusillade ou en prolongation. Les gros tests s’en viennent et des formations élites dans le circuit Bettman ne donneront pas les cadeaux offerts cette semaine par les joueurs de Philadelphie ou du New Jerser.
En parlant de se regarder dans le miroir, j’invite poliment les partisans qui ont nargué Samuel Montambault mardi à se livrer à cet exercice de réflexion. Oui, le cerbère des Canadiens affiche des statistiques loin de ses standards en ce début de saison, mais il ne mérite aucun applaudissement ironique ou des huées.
L’indiscipline et le jeu défensif du Tricolore, des problèmes vécus encore une fois en début de saison comme l’an dernier, donnent des opportunités en or sur lesquels sautent les adversaires du CH.
Samuel Montambault en a déjà assez de bloquer des rondelles et de donner des opportunités à son équipe de demeurer dans les matchs alors que son équipe a pris la fâcheuse habitude de toujours devoir effectuer des remontées. Il ne peut pas empêcher Noah Dobson de prendre une pénalité stupide ou de corriger une mauvaise couverture défensive d’Arber Xhakaj devant lui.
D’ailleurs, j’espère que Martin St-Louis et ses protégés se livreront à autocritique, d’ici à ce que Kent Hughes dote son équipe du fameux deuxième centre!