Portés par des réseaux militants ou des partis en quête d’image, ces élus débarquent avec leurs certitudes pas celles des citoyens... mais surtout sans la conscience du réel. Budget? Logistique? Entretien des infrastructures? Trop complexe. Trop terre-à-terre. Ils préfèrent les émotions à la gestion. L’apparence à l’action.
Ils préfèrent croire. Croire qu’un plan vélo sauvera les commerces. Que l’écologie, c’est interdire. Que la démocratie, c’est multiplier les consultations bidon. Que le courage, c’est faire exactement l’opposé de ce que les citoyens demandent. Que leur idéologie va déneiger les rues, ramasser les ordures, réparer les trottoirs et les conduites d’aqueduc. Ils se croient supérieurs à ceux qui ont bâti avant eux. Et si vous vous y opposez? C’est que vous «ne comprenez rien».
Mais pendant qu’ils rêvent, leur ville souffre comme elle n’a jamais souffert. Le résultat? Des projets gelés. Des budgets qui explosent. Tout est priorisé pour l’image : murales pseudo-inclusives, mobilier «conceptuel», rues débaptisées, «espaces de respiration citoyenne»...
Ces élus et fonctionnaires sont en réalités un cheval de Troie! Les poubelles débordent, les trottoirs s’effondrent, les conduites souterraines sont en fin de vie et les commerçants lancent la serviette. Trouvez l’erreur.
Les fondations de leur municipalité ne sont pas leurs priorités et c’est pour cette raison que les infrastructures déjà en place passent en dernier. Tout est consacré à flatter l’image et en ajouter de plus en plus malgré qu’on ait déjà de la difficulté à gérer ce qui est en place! Ce n’est plus de la politique, c’est de l’auto-promotion subventionnée avec votre argent.
Parlez-leur de compétences? Ils détournent le regard. Immobilisations? Compétences municipales? Réseaux souterrains? Vous les avez perdus. Et pire encore : ils méprisent ceux qui savent. Ils gèrent une ville comme on anime une association étudiante ou un compte Instagram. Pas d’anticipation. Pas de décision. Pas de dialogue. Juste du paraître. La main sur le cœur. La tête dans les nuages. La catastrophe n’est plus un risque. C’est qu’une question de temps.
Et sinon, quand ça devient trop concret, trop «technique», ils délèguent à des firmes privées, grassement rémunérées pour dire ce qu’eux-mêmes ne comprennent pas. Puis, ils repeignent le désastre avec de jolies pétales de roses!
Pendant qu’ils expérimentent leurs croyances, les vraies responsabilités s’effondrent : insécurité, services en chute libre, personnel démoralisé en raison des décision politiques, infrastructures à bout de souffle qui limitent même les nouvelles constructions.
Mais ce mépris du réel finira par se retourner contre eux. Une ville, ça ne se gère pas avec des incantations. Il faut des compétences, une vision claire, des résultats. Aujourd’hui, ce sont les citoyens qui paient : taxes en hausse, projets abandonnés, climat social tendu et des infrastructures en ruine. Voici le résultat d’une gouvernance à l’aveugle. Sourde aux alertes. Sourde aux habitants.
S’excuser? Jamais. Douter? Encore moins. Écouter? Pourquoi faire? Leur obsession : être du «bon côté de l’Histoire». Leur phobie : ressembler à ces «gestionnaires gris», qui s’occupent des dossiers «plates»... mais vitaux.
Et le pire? Ce n’est pas un accident, c’est une mode. Des villes entières prises en otage par des élus persuadés d’avoir raison, retranchés dans leur bulle idéologique. Ils méprisent la remise en question. Ignorent les signaux d’alerte. Car la compétence dérange. Elle exige des débats, des choix et surtout, des sanctions, car, oui, il a des bons et des mauvais gestionnaires!
Mais avez-vous déjà entendu un élu ou un fonctionnaire être sanctionné pour ses erreurs avec votre argent?
Alors non, une mairie n’est pas un théâtre militant ni une cour de récréation idéologique, c’est un chantier. Une mission. Un devoir. Un travail de fond, rigoureux, ingrat, et souvent invisible. Et ceux qui refusent d’apprendre, d’écouter, ou de gérer avec sérieux et surtout dans l’ombre, vous n’avez rien à faire aux commandes.
Parce qu’entre croire et savoir, il faut choisir.
Mais pour servir, il faut accepter de se salir!
Renaud Labrecque
Directeur général de la Municipalité de Parisville